Page 8 - Marsanne Résidence comtale
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MARSANNE VILLE COMTALE MÉDIÉVALE
L’ORIGINE ANTIQUE DES DEUX PRIEURÉS
MÉDIÉVAUX DE MARSANNE
Dans le vaste territoire de Marsanne, deux prieurés ruraux, dépendant au Moyen Âge
de l’abbaye de chanoines augustins de Saint-Thiers de Saoû, se partageaient les fonctions
paroissiales, c’est-à-dire le soin des âmes de la quasi totalité des habitants, sachant qu’on
ignore pour l’instant la proportion d’habitants de confession israélite résidant à Marsanne.
Ce soin des âmes – on disait alors la cure des âmes – consistait à célébrer des messes
publiques, au moins le dimanche et les jours de fête, des baptêmes et des enterrements en
terre chrétienne. De ces deux établissements importants avec église, cimetière et bâtiments
annexes, l’un, Saint-Laurent de Meyras, qui se trouvait du côté de Roynac, a entièrement
disparu. De l’autre, Saint-Martin, situé au sud du chef-lieu, se dressent encore quelques murs
dont l’origine médiévale est bien caractéristique.
Églises, chapelles, prieurés, abbayes
Les lieux de culte chrétiens que nous appelons églises – ecclesia en latin
veut dire assemblée – portent des noms différents en fonction de leur statut
administratif. L’Église avec une majuscule désigne l’institution elle même,
l’église étant le bâtiment où l’on célèbre le culte. Une église peut avoir le statut
paroissial, qu’en l’absence de textes on reconnait par la présence de sépultures,
à l’intérieur du bâtiment ou autour dans le cimetière qui lui est lié. Si elle n’est
pas siège d’une paroisse, elle est désignée sous le terme de chapelle, capella
en latin. La cathédrale est l’église où siège l’évêque, c’est la chaise, cathedra
en latin. Les prieurés sont des établissements religieux desservis par un prieur
avec un ou plusieurs adjoints : ils sont généralement « auto-suffisants », étant
le siège d’un petit domaine rural. Dans les abbayes sont rassemblés les moines
ou les chanoines réguliers : on y trouve outre l’église, abbatiale ou collégiale, les
bâtiments nécessaires à la vie commune.
Ce prieuré se trouvait au centre d’un quartier rural s’étendant entre Marsanne et
Roynac. Cité dans une liste du XIV siècle, il fut le siège d’une paroisse jusqu’à la Révolution.
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Le nom du lieu, Meyras, a été probablement formé sur un dérivé d’un anthroponyme latin,
Marius, voire Matrius, ou encore Maternus. Peut-être y avait-il aussi en ce lieu un culte aux
Matrae, ces déesses mères des époques gauloise et romaine. Ces divinités féminines étaient
souvent liées aux sources comme celles honorées à Allan, au sanctuaire de Beauvoir, fouillé
en 1881 par Ludovic Vallentin et ses fils.
Les mayres désignant aussi les canaux d’un système de drainage, le toponyme a pu
recevoir une nouvelle interprétation.
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