Page 12 - Marsanne Résidence comtale
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MARSANNE VILLE COMTALE MÉDIÉVALE




                  FOSSÉS ET PARCELLAIRES ANTIQUES

                  DANS LA VALDAINE



                        Dans la dernière décennie du XX  siècle, l’établissement de la voie ferrée de la ligne
                                                     e
                  à grande vitesse du TGV Méditerranée a permis de réaliser des travaux archéologiques
                  d’envergure sur l’ensemble de son tracé, et en particulier dans la plaine de la Valdaine.
                  Les équipes d’archéologues ont effectué des dépouillements d’archives, des prospections
                  aériennes et au sol ainsi que des sondages systématiques sur les parcelles traversées par
                  l’emprise des travaux.

                        Il est impossible de citer ici tous les travaux scientifiques qui ont paru en sachant que
                  bien des données restent encore inédites. Toutefois l’essentiel a été répertorié dans l’ouvrage
                  de Planchon J., Bois M., Conjard-Réthoré P., « Carte Archéologique de la Gaule, Département
                  de la Drôme », Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Maison des Sciences de l’Homme,
                  2010, 783 p.

                        Les résultats de ces investigations ont prouvé que la plaine avait été occupée dès
                  la Préhistoire (ce qu’on soupçonnait déjà !) et qu’elle avait bénéficié d’une mise en valeur
                  agricole très importante à l’époque romaine. La ligne étant passée à l’écart des sites ruraux
                  majeurs du territoire de Marsanne, tels ceux évoqués ci-dessus, seuls ont pu être renseignés
                  les tracés de plusieurs voies, ainsi que des fossés de drainage ou d’irrigation.
                        Les travaux d’archéologie rurale menés dans différentes régions, tant en France que
                  dans d’autres pays européens, permettent de restituer d’anciens systèmes de division des
                  parcelles cultivées. Certains de ces réseaux parcellaires peuvent remonter à une époque bien
                  antérieure aux grandes opérations agraires de mise en valeur des terres de l’Empire romain.
                        Les travaux de géo-archéologie qui ont été entrepris sur une vaste échelle depuis
                  plusieurs décennies sur le Tricastin, c’est-à-dire le secteur de la vallée du Rhône situé entre
                  Donzère et Montdragon, se continuent à l’heure actuelle et leurs résultats sont prometteurs.
                  En effet, cette région est particulièrement bien documentée par les fragments d’un des trois
                  plans cadastraux romains gravés sur marbre qui ont été découverts à Orange vers 1950, et qui
                  sont conservés et exposés dans son musée municipal.

                        Ce plan, appelé « cadastre B d’Orange »,
                  qui  couvre une vaste  superficie entre  Rhône,
                  Jabron, Lèz et Eygues/Aygues, prouve que
                  les  Romains  ont  divisé  cet  espace  en  carrés
                  d’à peine plus de 700 m de côté, dénommés
                  centuries. Ils y ont tracé des chemins de
                  desserte et creusé des fossés de drainage ou
                  d’irrigation dont certains ont été retrouvés lors
                  de fouilles.



                               Fragment du cadastre romain d’Orange
                                       (Wikimedia Commons, 2011)


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