Page 11 - Marsanne Résidence comtale
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D’autres découvertes du même type ont été effectuées lors de travaux d’extraction
de gravier en 1938 et ont donné lieu à un compte-rendu illustré de photographies, rédigé par
les savants archéologues amateurs de l’époque, Marius Gilles et Maurice Veyrier .
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Tombes près de Saint-Martin (photo Gilles et Veyrier, 1939)
Ces inhumations faites à l’intérieur de coffres de tuiles romaines, dites tegulae,
soigneusement confectionnés, correspondent à une tradition funéraire de la fin de l’Antiquité
et du haut Moyen Âge. Elles étaient antérieures à l’installation du lieu de culte chrétien, la
chapelle Saint-Martin.
En 1952, Maurice Veyrier avait signalé la découverte de trois autres sépultures, sans
mobilier funéraire, dans un autre quartier de Marsanne, au domaine de Dague, alors propriété
de M. Chastel. Le type des coffres contenant les défunts y était un peu différent : le fond en
était constitué de dalles de pierre, des lauzes, et les parois faites de tegulae. Elles avaient été
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datées alors des V ou VI siècle, soit, là encore d’une époque antérieure à l’installation d’un
cimetière chrétien, lié à une église.
Un peu d’archéologie funéraire
Les modalités d’enterrement des défunts varient suivant les sociétés et, d’une façon
générale, on distingue la crémation, lorsque les restes du défunt sont brûlés avant d’être
enfouis, et l’inhumation où le corps est mis en terre sans cette opération.
Au début de l’époque romaine, l’usage qui prédomine est d’incinérer les défunts et de
rassembler les restes du bûcher dans une urne que l’on enterre. À partir du II siècle de notre
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ère, se généralise l’inhumation, souvent dans un coffre de tuiles ou de pierres, parfois en
sarcophage monolithe, de marbre décoré pour les plus riches ou même de plomb.
L’inhumation persiste durant tout le Moyen Âge jusqu’à nos jours. À l’époque antique, il est
d’usage de déposer des objets dans la tombe. Par la suite, ce dépôt destiné à accompagner le
défunt dans l’au-delà disparaît. Il est remplacé par un dépôt d’objet plus symbolique, un vase
ayant pu contenir de l’eau bénite par exemple.
Le mode de construction des sépultures évolue dans le temps et permet de les dater. Le
développement des méthodes d’analyse de laboratoire, néanmoins coûteuses, a permis de
spectaculaires avancées dans la connaissance des populations.
2 - C’est bien cette découverte de mars 1938 « chez monsieur le commandant Dupessey », que relatait Marie-Louise
Raymond dans le bulletin de liaison 8 de l’association des amis du Vieux Marsanne p. 3-4 sans avoir eu connaissance
de la publication : Fouilles de tombes sous tuiles à Marsanne (Drôme), Bulletin de la Société d’Archéologie et de
Statistiques de la Drôme, 1939, p. 17 à 22).
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