Page 6 - Marsanne Résidence comtale
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MARSANNE VILLE COMTALE MÉDIÉVALE
DES VILLAE ROMAINES
DANS LA VALDAINE
De nombreux vestiges d’une occupation remontant à l’époque romaine ont été
repérés sur le territoire de la commune. Il s’agit d’établissements ruraux, de vestiges de fossés
artificiels en rapport avec la gestion de l’eau et aussi des tracés de voie de desserte locale ou
de liaison régionale.
Les plus importants sites ruraux avaient été signalés par André Lacroix en 1877 à
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partir des renseignements que lui avaient fournis ses informateurs locaux qu’il remercie
chaleureusement : M. le Maire de Marsanne et son conseil, M. Colomb, M. Froment, secrétaire,
ainsi que M. l’abbé Claudon, alors curé de la paroisse.
Ainsi – d’après ce que M. Lozerand avait indiqué à M. Courbassier médecin – avait-
on retrouvé « de nombreux vestiges de constructions romaines, au domaine de Bicaye, à
un kilomètre du bourg du côté de Cléon-d’Andran. Des fouilles y ont fait découvrir des
médailles, des lampes et des pierres tumulaires. L’une d’elles ressemblait à un autel antique ».
L’archiviste ajoutait d’autres témoignages, transmis par « M. Claudon, curé de
Marsanne, à l’obligeance duquel nous sommes redevables d’une foule de données
précieuses : au quartier de Peyrier [Peyrieux], se voient les restes d’une ancienne villa romaine
dallée en mosaïque avec (…) des sortes de baignoires en ciment avec des tuyaux de plomb
(…) une statuette en marbre y fut recueillie dans les décombres et M. de Montluisant en
est aujourd’hui possesseur ; il y avait aussi de nombreux fragments de tuiles plates, dites
sarrasines ».
Au même endroit, selon une tradition orale qui m’avait été transmise vers 1975, on
y aurait trouvé « un quintal de tuyaux de plomb » fondus alors pour fabriquer les lampes
du sanctuaire de Fresneau. À cette époque, dans la parcelle concernée, seuls apparaissaient
encore en surface, quelques fragments de mortier de construction, et d’infimes débris de
céramique antique, broyés par un siècle de labours.
Probablement le même informateur d’André Lacroix avait-il remarqué que : « près
du domaine de la Tour Basse, dépendance du fief de la Tour-lès-Marsanne, d’anciennes
substructions couvrent près d’un demi hectare de terrain, et, dans les temps de sécheresse,
on suit aisément, à l’aide de l’état chétif des récoltes, la direction des murs souterrains ».
Il s’agit à n’en pas douter de la villa romaine repérée au sud-est du Mont Châtelard, au
nord du lieu-dit Les Rouveyres, par Louis Montguilan, lors de ses prospections aériennes au-
dessus de la vallée du Rhône et de la Provence, en 1985 et 1986. Grâce à des photographies
prises à divers moments permettant d’avoir une vue d’ensemble des différences de végétation
remarquées un siècle plus tôt, il en avait dressé le plan .
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1 - Lacroix, (André), L’arrondissement de Montélimar, t. 5 Valence, 1877, p. 145.
2 - Montguilan (Louis), Archéologie aérienne, Études drômoises, 30 juin 2007, p. 34-39.
3 - Favory (François dir.), Le Tricastin romain : évolution d’un paysage centurié (Drôme, Vaucluse), Documents
d’Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne, 37, Lyon, 2013, 208 p. à la p. 94.
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