Page 10 - Marsanne Résidence comtale
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MARSANNE VILLE COMTALE MÉDIÉVALE




                  Le prieuré Saint-Martin


                        Cet autre siège de paroisse portait le nom de Saint-Martin de Marsanne. Si l’on en juge
                  par le tarif auquel il était taxé au Moyen Âge, son importance économique était à peu près
                  quatre fois supérieure à celle du prieuré rural de Saint-Laurent de Meyras. Cela s’explique
                  parce qu’il était lié au château chef-lieu et à l’agglomération fortifiée qui en dépendait  :
                  il avait ainsi la charge d’un nombre d’âmes plus important et pouvait recevoir des legs de
                  personnages de haut rang.

                        On peut en juger par ce testament de 1351 où Eustache de Marsanne, bailli de Réauville
                  et mari de Vierne Adhémar, bâtarde de Géraud Adhémar, seigneur de Grignan, mentionne
                  son désir de se faire ensevelir dans la tombe de ses ancêtres in ecclesia Beati Martini de
                  Marsanna, devant l’autel de Saint-Jacques . 1

                        Grâce au plan dressé par Charles de Montluisant, au milieu du XIX  siècle, nous pouvons
                                                                                 e
                  en restituer l’organisation. De plus, cet auteur signale la découverte d’une petite statuette en
                  bronze du dieu romain Mercure dans l’ancien cimetière qu’il situe au sud de l’église.




























                                                       Plan de Saint-Martin (dessin et coll. De Montluisant, 1854)

                        Cette indication permet d’émettre l’hypothèse que cet établissement médiéval a
                  succédé à un établissement antique, surtout si on met cette découverte en relation avec
                  celles concernant les sépultures de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge mises au jour
                  à plusieurs époques, à proximité.
                        André Lacroix en signalait déjà, il y a un siècle et demi : « à 100 mètres au N.-O. du
                  prieuré Saint-Martin, sur un côteau graveleux qui abrite le domaine de la Rue, la pioche met
                  souvent à nu des tombes faites avec des tuiles plates et renfermant encore des ossements
                  humains et de petits vases en terre grossière  ».



                  1 - Minute de Long, notaire à Grignan, cité dans Lacroix, t. 5. p. 65 ; De Coston, Histoire de Montélimar, t. 1, p. 434.

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