Page 25 - Marsanne Résidence comtale
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Une quinzaine d’années plus tard, le comte Guillaume de Poitiers était gratifié par
l’empereur Frédéric I , d’un diplôme, daté du 30 juillet 1178, le qualifiant de « fidèle de
er
l’Empereur » : il rejoignait ainsi les autres feudataires impériaux de la région, les laïcs, Guigues
Dauphin, Géraud Adhémar de Montélimar, Sylvion de Clérieu et Raymond de Mévouillon,
ainsi que de nombreux évêques.
Cependant, le diplôme impérial octroyé à l’évêque de Die, le même jour de juillet
1178, contenait une restriction à l’indépendance de Guillaume de Poitiers : ce dernier restait
vassal de l’évêque pour toutes ses possessions en Diois, excepté le château de Quint, près de
Sainte-Croix-en-Diois. Les conflits consécutifs à cette intrication des possessions épiscopales
et comtales prirent véritablement fin bien plus tard, avec la main-mise du roi de France sur
e
ces régions au XV siècle.
Sites religieux
de la Valdaine
(M. Bois, 2018)
Pour revenir à la Valdaine, plusieurs textes documentent cette installation hospitalière
à Cléon-d’Andran que le frère du comte, Eustache, prévôt de l’église de Valence après son
oncle Guillaume, avait essayé d’entraver. En effet, Eustache, sans doute près de la fin de sa
vie, céda de nouveau la villa de Cléon d’Andran au grand prieur de l’Hôpital de Saint-Gilles.
Il y avait effectué des améliorations, c’est-à-dire des fortifications comprenant fossés et
murailles, ce qui sous-entend qu’il en avait repris la propriété.
Cet acte n’est pas daté, mais on sait que le prévôt Eustache qui, en 1179, était garant
pour les templiers de Richerenches, aux côtés de son frère Guillaume de Poitiers, et qui
faisait des libéralités envers les chanoines de Bourg-lès-Valence en 1187, vivait encore en
1210. À cette date, il était témoin, en présence du comte de Toulouse, à la cession de droits
sur Cliousclat par Giraud Adhémar de Monteil et de Rochemaure, à son neveu, le comte
Adhémar de Poitiers, fils de son frère défunt, le comte Guillaume.
Après le décès d’Eustache, Adhémar de Poitiers signa encore d’autres arrangements
avec les hospitaliers entre 1227 et 1229, ce qui montre une situation tendue qui dut se clarifier
lors d’un accord général, en 1269.
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