Page 20 - Marsanne Résidence comtale
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MARSANNE VILLE COMTALE MÉDIÉVALE
DES COMTES AUTOUR DE L’AN MIL
DANS LA VALDAINE
Le mot comte vient du latin comes désignant un compagnon, littéralement
« celui qui est avec », mais le terme s’est appliqué très tôt à des proches des
représentants du pouvoir. Sous le règne de Charlemagne, les comtes étaient des
dignitaires qui pouvaient être chargés de fonctions très diverses.
Certains avaient des attributions d’intendance auprès de l’empereur ou du roi,
d’autres pouvaient gouverner une circonscription territoriale plus ou moins vaste,
qu’on appelait comté, mot parfois employé au féminin, comme pour la région
française, la Franche Comté. La charge viagère de ces fonctionnaires impériaux,
choisis parmi les membres de l’aristocratie, s’est ensuite muée en fonction
héréditaire.
Le titre de comte apparaît ainsi dans la moyenne vallée du Rhône bien avant l’An Mil.
Il est porté alors par différents personnages, difficiles à relier entre eux, en raison, d’une part,
de la rareté des textes, et, d’autre part, de l’usage du nom unique qui rendait les homonymes
fréquents.
Pour ne donner qu’un exemple, vers 910, le comte Boson, fils du comte Adalelme,
fait partie de l’entourage de l’empereur Louis l’Aveugle, qui réside à Valence et à Vienne, en
même temps qu’un autre Boson, comte de Provence conjointement avec son frère d’Hugues .
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Dans la région de Montélimar, vers 950, le comte Lambert, fils de Gontard et
d’Ermengarde, possédait d’importants domaines fonciers situés dans les diocèses de Valence,
de Die et de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Par exemple, il avait obtenu de l’archevêque d’Arles
la jouissance de terres situées au sud de Montélimar et qui avaient dépendu de l’abbaye
arlésienne de Saint-Césaire. En même temps, il avait offert une de ses propriétés au prieuré
de Pont-de-Barret, rattaché à l’abbaye de Saint-Chaffre en Velay.
Le mieux connu est le domaine où le comte Lambert et son épouse Falectrude
décidèrent d’établir un monastère indépendant, en 985. Le couple avait décidé de le
placer sous l’autorité directe du pape de Rome et avait pour cela obtenu l’accord du roi de
Bourgogne-Provence, Conrad. Il est frappant de constater que les limites décrites dans l’acte
de fondation correspondent en tous points à celles de la commune actuelle de Saint-Marcel-
lès-Sauzet.
1 - Pour d’autres exemples d’homonymie, voir Poly (Jean-Pierre), La Provence et la société féodale (879-1166)
Contribution à l’étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, 1976. Pour ne pas alourdir mon propos de
références textuelles, pour les pages qui suivent, je me permets de renvoyer à ma thèse : Le sud du département
de la Drôme entre le Xe et le XIIIe siècle, l’organisation du terroir, fortifications et structures d’habitat. Thèse de
doctorat nouveau régime, Université de Provence (Aix-Marseille I) centre d’Aix, histoire et civilisation de l’Antiquité
et du Moyen Âge, sous la direction de G. Démians d’Archimbaud, décembre 1992 à Aix-en Provence, 4 vol (Texte
195 p., catalogues 187 p. & 152 p., Annexes). Dactylographiée (disponible en PDF sur demande). Les ouvrages consultés
figurent en bibiographie annexe
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