Page 21 - Marsanne Résidence comtale
P. 21

Un de leurs fils, nommé Lambert comme son père, devint évêque de Valence et l’autre,
                     Adhémar fut comte à son tour. En 1011, agissant conjointement, les deux frères confièrent à
                     l’abbaye de Saint-Chaffre la restauration de l’église Saint-Victor de Valence.

                           En 1037, vers la fin de sa vie, le comte Adhémar, en accord avec son épouse Roteldis,
                     s’appliqua à réformer la fondation faite par ses parents à Saint-Marcel-lès-Sauzet. Pour cela,
                     les époux choisirent de la confier à l’abbaye de Cluny, ce qu’approuvèrent leurs cinq fils,
                     Pons, Hugues, Lambert, Gontard et Géraud. Pons occupait déjà le siège épiscopal de Valence
                     depuis 1031, comme son oncle paternel Lambert avant lui, et il s’y maintint jusqu’en 1056.
                           Toutefois, cet éclairage porté pendant une dizaines de décennies, centrées sur l’an Mil,
                     sur une famille ayant vécu à la limite du Valentinois et du Tricastin, est resté exceptionnel :
                     ces textes ont eu la chance d’être conservés parce qu’ils servaient les intérêts d’un organisme
                     religieux prestigieux.
                           Les  quatre  générations  représentées  par  les  ancêtres  Gontard  et  Ermengarde,  le
                     premier comte Lambert et son épouse Falectrude, leurs enfants, l’évêque Lambert et son
                     frère, le comte Adhémar et sa femme Rotelde, et enfin les fils de ces derniers, l’évêque Pons
                     et ses quatre frères, restent ainsi sans descendance identifiée.
                           Après une lacune de près d’un siècle, la documentation montre deux familles aux
                     possessions territoriales imbriquées dans la Valdaine, celle des Adhémar de Monteil, seigneurs
                     de Montélimar, et celle des Poitiers, comtes de Valentinois. Les Adhémar de Monteil,
                     seigneurs de Montélimar, descendent très probablement du comte Adhémar : Montélimar
                     serait « le petit mont d’Adhémar ». De plus, le prénom de Géraud Adhémar se retrouve dans
                     cette famille, à chaque génération, ainsi que ceux de Lambert et d’Hugues.

                           Au contraire, les liens que l’on pressent entre ces premiers comtes et Guillaume de
                     Poitiers, premier représentant des comtes héréditaires de Valentinois, dont le fils et après lui,
                     de nombreux représentants ont porté le prénom d’Aymar, déformation d’Adhémar, restent à
                     ce jour non élucidés.











                                                                                          Chœur de
                                                                                          l’église de
                                                                                          Saint-Marcel-
                                                                                          lès-Sauzet
                                                                                          (photo
                                                                                          Y. Lévêque,
                                                                                          2013)










                                                                                                             21
   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26