Page 27 - Marsanne Résidence comtale
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On  objectera  que  cette
                     famille devait probablement être
                     représentée  par une  parentèle
                     importante, ignorée des textes
                     conservés, mais cette mention
                     pourrait résulter d’une modification
                     du texte initial. La dévotion de la
                     famille seigneuriale de Montélimar
                     envers le monastère de Bonlieu
                     transparaît toutefois, près d’un
                     siècle plus tard, dans les dispositions
                     testamentaires de Giraud Adhémar,
                     en 1262.

                           Ce dernier, bien qu’il fasse
                     élection de sépulture dans le
                     cimetière des frères Mineurs de sa
                     ville, avec un legs de 50 sous pour
                     l’œuvre de leur église, n’oublie pas
                     l’église  du  monastère  de  Bonlieu,
                     à laquelle il offre un calice et
                     60 sous, tout comme à celle de
                     Bouchet, monastère de moniales
                     cisterciennes proche de Suze-
                     la-Rousse. Il est probable que
                     certaines de ses cinq filles qu’il
                     destinait à la vie religieuse ont fini
                     leurs jours à Bonlieu.

                           La confirmation d’Adhémar        Abbaye Sainte-Anne de Bonlieu (photo Joguet, ca1920)
                     de  Poitiers,  le  fils  de  Guillaume,
                     en faveur de l’abbesse Adhémare, en 1239, a pu aussi être quelque peu modifiée, mais
                     cela ne suffit pas pour rejeter en bloc le document. En effet, dans son testament rédigé à
                     Rochemaure, au printemps 1277, son petit-fils, nommé comme lui Aymar de Poitiers, précisait
                     son souhait d’être enterré dans le monastère de Notre-Dame de Bonlieu, au diocèse de
                     Valence, ordre de Cîteaux. Cette dernière volonté suffit à démontrer que le monastère était
                     réellement une fondation familiale.

                           En conséquence, il est tout à fait plausible qu’à la fin de sa vie, la mère du comte
                     Guillaume de Poitiers et de son frère Eustache de Marsanne, en ait été la première abbesse.
                     Dans l’abbaye, cette première abbesse a pu être honorée du titre de comtesse de Marsanne.
                     La carte postale montre la « sépulture présumée de Véronique de Poitiers fondatrice de
                     Bonlieu » dans le mur de la salle du chapître de l’abbatiale des norbertines.









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