Page 35 - Marsanne Résidence comtale
P. 35
AU XIII SIÈCLE, AYMAR DE POITIERS,
E
QUATRIÈME COMTE DE VALENTINOIS,
A RÉSIDÉ À MARSANNE
ET A ÉTÉ ENTERRÉ À BONLIEU
Le 11 avril 1239, Raymond de Toulouse, après avoir reçu l’hommage du vieil Adhémar
de Poitiers, l’assura de son soutien contre son petit-fils Aymar. Ce texte est le dernier
à mentionner ce comte de Valentinois. Ensuite, les actes sont signés par Aymar, se disant
toujours fils de Guillaume, comte de Valentinois. N’ayant pu être émancipé, ni par son père
défunt, ni par son grand-père avec qui il était en guerre, il prit le titre de comte de Valentinois
seulement en 1244 : il avait alors atteint la majorité plénière des 25 ans et pouvait conclure
lui-même le traité de paix avec l’évêque de Valence.
Ces hostilités qui avaient entraîné des dévastations de toutes sortes semblent avoir
épargné Marsanne qui n’apparaît nulle part dans les textes. En particulier, la localité est
absente du traité de paix entre Aymar de Poitiers et l’évêque de Valence qui énumère un
certain nombre de localités du Valentinois et du Vivarais, revendiquées par l’évêque, et
d’autres pour lesquelles le comte réclamait des compensations financières, des dommages
de guerre, dirions-nous.
Entre le sud de la Valdaine, où seuls sont nommés Rochefort et Saint-Bonnet de
Puygiron, et la vallée de la Drôme, avec en rive gauche, Autichamp, Grâne et La Roche-sur-
Grane, Marsanne ne figure pas. Cependant, c’est bien à Marsanne que, le 24 avril 1245, Aymar
de Poitiers, donna quittance à Humbert, sire de Beaujeu, pour la dot de sa femme Sibylle, fille
d’Humbert, pour un montant de 2 000 livres viennoises.
Marsanne étant alors résidence comtale, on peut imaginer que s’y étaient déroulées
les noces du comte Aymar de Poitiers avec Sibylle de Beaujeu. Cet intérêt pour Marsanne du
comte Aymar, fils de Guillaume, est corroboré par ses dispositions testamentaires de 1277 où
il choisit de se faire ensevelir à l’abbaye de Bonlieu.
35