Page 105 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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Le cierge pascal                                                                         12 livres
               Le logement du vicaire                                                              24 livres
               Les cordes des cloches                                                                6 livres
               L'entretien des fontaines publiques                                           12 livres
               La conduite et l'entretien de l'horloge                                       12 livres
               Les gages du maître d'école                                                       80 livres
               Le voyage du député aux assises de la Maîtrise                           4 livres
               Port de lettres et paquets (on payait le porteur à l'arrivée            4 livres
               Le vingtième des octrois                                                            10 livres
               La pension au chapitre Ste Croix                                                 2 livres 15 sols
               Réparation au toit de l'église                                                    230 livres
               Frais de délibérations de l'année                                                30 livres

               Soit au total                                                                              438 livres 15 sols

               (somme qu'on pourrait peut-être apprécier par rapport au prix d'achat de la maison commune :
               150 livres en 1712).

               La communauté devait en outre entretenir, par exemple :
                      Les remparts, sur 33 toises, soit environ 66 mètres, pour 250 livres en 1717.
                      Les portes, celle du Leydet refaite en peuplier pour 52 livres  en 1720.
                      Les fontaines, pour 400 livres en 1724.

               Souvent, elle devait emprunter et soutenir des procès. Procès pour défendre ses biens, procès
               aussi pour défendre ses droits.

                      Ses droits, ses libertés, plutôt exceptionnels, étaient séculaires. Accordés dès 1354 par
               Eymard  de  Poitiers,  confirmés  en  1426  par  le  Roi  Dauphin,  ils  furent  souvent  contestés,
               usurpés  même  par  quelques  seigneurs,  mais  toujours  si  justement  défendus  qu'ils  étaient
               encore intacts en 1789.

                      Ils  consistaient  essentiellement  en  l'inestimable  possession  de  la  montagne  avec
               l'ensemble  des  droits  et  avantages  qui  lui  étaient  attachés.  La  montagne,  c'étaient  1  400
               hectares de forêt actuelle, augmentés d'importantes étendues aujourd'hui riveraines, défrichées
               par  autorisations  successives  du  Parlement  en  1582,  1638,  1709,  au  profit  du  budget
               communautaire (Inventaire Lacroix, Marsanne E). C'était le droit "pour tous les habitants, de
               couper le bois pour tous leurs usages, de faire 'paistre' leurs animaux, tant grands que petits,
               sur toute l'étendue de la montagne, de bâtir des granges et retraites pour les brebis..." (Charte
               de la montagne, Arch. Mun.). C'était aussi le droit de glandage. C'était encore, un droit de
               chasse, si l'on en croit l'arrêt du Parlement du 20 septembre 1718 qui ordonnait l'interruption
               de la chasse aux petits "oyseaux", à cause d'une invasion de chenilles qu'il fallait détruire.

                      Ces droits étaient d'autant plus appréciés par la population qu'elle était essentiellement
               agricole, et majoritairement concentrée à l'intérieur des remparts, donc aux abords de la forêt.
               En cette fin du XVIIIe siècle, en effet, le site de Marsanne offrait l'unique image d'un vieux
               village  médiéval,  flanqué  de  son  faubourg  et  dominé  par  l'antique  donjon  en  ruines.  On
               appelait faubourg l'ensemble des maisons bordant l'actuelle rue Comte de Poitiers.
                      Au-delà, c'était la campagne avec, çà et là, quelques importantes bâtisses, agricoles ou
               résidentielles, telles que Darne, Dagues, La Tour-haute, Chantereine, la Vivande, St-Martin,
               Tournier.  C'étaient  aussi  des  hameaux  nombreux,  paraissant  plus  importants  qu'à  ce  jour  :
               Chiffe,  Parizot,  les  Bastets,  les  Bérils  (orthographe  de  l'époque),  les  Chavis  (aujourd'hui
               disparu), le Brus.
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