Page 312 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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CES MAIRES DU XIXème SIECLE

                             Au temps où notre vieux village perché " coulait" vers la plaine

                      Ils  furent  neuf  à  se  succéder  entre  1804  et  les  élections  de  mai  1900.  Il  furent  neuf  à  gérer  la
                                                                                         er
          commune sous les régimes diversement imposés par deux empereurs (Napoléon 1  et Napoléon III), trois
          rois (Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe) et deux républiques ( la Deuxième et la Troisième).

                 Ils furent neuf à confirmer Marsanne dans son rôle de chef-lieu de canton avec la présence de tous
          les services que cela entraînait: gendarmerie, justice de Paix, Contributions, Postes et Télégraphe, Ponts et
          Chaussées, Eaux et forêts.

          Ils furent neuf, enfin à assumer l'évolution de la commune liée aux solides progrès de son agriculture, de
          sa  population  (près  de  1600  habitants  au  milieu  du  siècle)  et  des  moyens  de  communication
          révolutionnaires. Routes nouvelles, chemin de fer P.L.M., avec quai d'embarquement marchandises à la
          Coucourde  pour  Marsanne,  télégraphe,  premier  projet  du  canal  d'irrigation  du  Rhône,  en  1876,  très
          semblable à celui d'aujourd'hui, imposèrent de nouveaux modes de vie à mettre en place.

                 Le vieux village et son faubourg ou s'était tassée la population durant des siècles, s'avérèrent peu à
          peu d'une taille très insuffisante pour satisfaire l'expansion démographique nouvelle.

                 A dater des années 1830, puis suivant un plan spécifiquement étudié, le village dit "du bas" s'édifia
          lentement autour de la "Grande Fontaine", au croisement des routes nouvelles et de la vieille rue de "la
          Côte".  Le village se mit à  «couler",  comme nos anciens, imaginatifs et  malicieux, se plaisaient à dire.
          Tracé et viabilisation en furent assurés par la municipalité.

          On  y  construisit  église,  gendarmerie,  école  de  garçons,  hôtel  de  ville.  On  y  logea  tous  les  services  et
          personnels  du  canton,  ainsi  que  les  professions  libérales  sollicitées  par  une  population  nouvelle,
          commerces et artisanat en pleine extension.

                 Deux  cimetières  furent  successivement  mis  en  service.  Un  à  Loches,  autour  de  1820,  l'autre
          toujours actuel, en 1861. Dans le vallon de Fresneau, la construction d'un nouveau sanctuaire attira des
          foules de plus en plus considérables. Mais tout ne fut pas que facilité. Les guerres napoléoniennes eurent
          leurs cohortes de pertes  humaines et financières.  Le  coup d'état du 2 décembre 1851 fit 46 dans notre
          paisible population. Les épidémies de phylloxéra et de pébrine touchèrent dramatiquement la culture de la
          vigne et l'élevage du ver à soie.

          Les neufs maires qui vécurent ces évènements à la tête de leur municipalité furent, successivement :

          1802-1815     DROUGUET, Jacques Antoine                          Propriétaire exploitant
          1815-1821     DESSERRE-DUCLAUX                                   "Officier d'Empire, Retiré"
          1821-1837     VEYRENC, Julien victor                             Propriétaire  non  exploitant,
                                                                           artiste peintre
          1837-1843     COSTE, dit COLOMBIER, Antoine                      Propriétaire  exploitant  "les
                                                                           Tours"
          1843-1848     LOUBET, Jean Antoine Augustin                      Propriétaire exploitant
          1848-1850     De MONTLUISANT, Charles Joseph                     Retraité     des     Ponts-et-
                                                                           Chaussées,  propriétaire  non
                                                                           exploitant
          1851 (janv à  BLACHE, Jean-Pierre                                Propriétaire exploitant
          déc)
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