Page 311 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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De l'autre côté de la route, le charron Mr Brandin travaillait également souvent dehors, pour confectionner
charreton, charrette ou tombereau et, lorsque le notaire de l'époque Mr Gougne père avait besoin de
témoins pour authentifier des actes notariés, il sortait sur la route et appelait " Jean, Félix, vous avez une
minute j'ai besoin de vous". Tout cela se passait calmement, gentiment, à la bonne franquette!
Les gens s'entraidaient, se rendaient de petits services qui favorisaient l'entente entre les voisins. C'est
ainsi que lorsque Félix Brandin, entreprenait de ferrer les roues des charrettes, il préparait un grand foyer
circulaire devant son atelier, et lorsque les cercles de fer dilatés par la chaleur étaient prêts à être fixés sur
les roues en, bois, il y avait toujours trois ou quatre personnes qui munies de grande pinces lui aidaient à
poser les bandages sur les roues tandis que deux ou trois autres arrosaient rapidement le cerclage pour qu'il
se contracte évitant en outre que le bois des roues ne s'enflamme.
La maison située au dessus de celle du charron abritait depuis 1904 une boulangerie. C'est à cette
date que mon grand-père s'y est installé, sa boulangerie étant auparavant située à l'emplacement du débit
de tabac et presse de Mme Chevalier.
Cette boulangerie tenue aujourd'hui par Mr et Mme Cullet est sans conteste un des plus amovibles
commerces de Marsanne puisqu'il y aura bientôt un siècle qu'une boulangerie existe dans cet immeuble.
La maison voisine était occupée par un ferblantier Mr Jouve.
L'immeuble situé immédiatement après appartenait à Mr Michel qui tout en étant tailleur fut
pendant de très nombreuses années le maire de Marsanne. Il est à remarquer que les deux tailleurs du
village étaient situés exactement en face l'un de l'autre, ce qui n'empêcha pas qu'ils furent en excellents
termes l'un avec l'autre.
Enfin, dans la dernière maison, le salon de coiffure actuel, Mme Burel, mère de Claude Burel y tint
une épicerie durant quelques années.
On peut s'apercevoir ainsi que le visage de notre village et son animation artisanale ont été
profondément modifiés au cours des décennies passées.
Il nous reste maintenant à espérer que les quelques commerces qui existent actuellement pourront
perdurer encore très longtemps afin que notre village puisse survivre dans un environnement
économiquement satisfaisant pour les Marsannais.
M. MARY