Page 214 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
P. 214
Discours prononcé par Madame RAYMOND
lors de l'inauguration du groupe scolaire Emile Loubet
à Marsanne le 10 février 1994
Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil Général, Monsieur l'Inspecteur
d'Académie, Madame l'Inspectrice Départementale, Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les Représentants de l'Administration, Mesdames et Messieurs les
Présidents d'associations, mes Chers Amis,
En arrivant ce matin devant notre belle école, vous avez peut-être remarqué le site qui lui fait
face.
e
Ce site, depuis son donjon du 11 siècle jusqu'aux constructions les plus récentes en
contrebas, s'est développé au cours du temps en suivant la pente descendante de la colline. Il
conserve, dans ses murs, les marques de plus de neuf siècles d'histoire de notre commune.
L'histoire de l'école en fait partie et nos élèves qui, je le sais, sont brillamment initiés à la
fréquentation du patrimoine, peuvent y trouver les lieux où leurs ancêtres venaient s'instruire.
Si l'on raconte qu'au temps des troubadours la Comtesse de Marsanne, en son donjon,
pratiquait la "gaie-science" et faisait des poèmes, les premières traces d'une culture populaire
apparaissent, dans les archives communales, en 1656.
Nous apprenons qu'à cette date, la communauté payait un loyer à un particulier pour un "local
converti en école". C'est le début d'un système d'enseignement communal qui durera jusqu'à la
Révolution.
Les maîtres d'école, en ce temps-là, étaient itinérants. Ils "se louaient", disait-on, pour la
saison d'hiver, contre les gages offerts par la communauté et une rétribution payée par les
écoliers, en fonction des matières enseignées.
En 1673, on demandait :
" - 5 sols par mois aux "débutants", 10 sols aux "écrivains"
- 15 sols à ceux qui écrivaient et calculaient,
- 20 sols aux "latinistes". "
Chaque année, les Consuls choisissaient un maître en fonction de ses capacités et de ses
exigences. Ils fixaient ses gages, lui fournissaient parfois "la table et les bancs", ce qui laisse
supposer un faible effectif. Parfois, aussi, ils fournissaient "une chambre" qui servait de
logement et de salle de classe.
D'autres fois, c'était un père de famille qui accueillait l'école sous son toit en échange de
l'enseignement gratuit pour ses fils.