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Brève Histoire de Marsanne
Exposé de M-L Raymond aux membres de la Société Archéologique en visite à Marsanne le
27 mars 1993
MARSANNE, de Marcius ou Martius, nom d'homme en latin, et -ana (1), conserve dans son
sol, ses pierres et ses écrits des traces d'une histoire vieille d'environ deux mille ans.
Après une large implantation gallo-romaine où l'on a détecté des villas de grandes
dimensions, après les "siècles obscurs", le site s'est organisé sur des positions défensives
perchées : motte castrale du Châtelard au 10e siècle, puis bourg castral qui, sur son arête
rocheuse, abritera la majeure partie de la population du 11e au 19e siècle. Naîtra alors, en
contrebas et au carrefour des routes nouvelles D57 et D105, le village de type de provençal au
plan très étudié que nous connaissons aujourd'hui, avec son extension en lotissements récents.
Dans sa ceinture de remparts ébréchés que ferme le "beffroi", le "Vieux Marsanne" a conservé
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les ruines de son donjon (10e siècle), de l'église Saint-Félix (12 et 16 siècles) et les maisons
anciennes avec leurs tours, leurs fenêtres à meneaux et leurs portes à linteaux remarquables.
Ce sont des jalons de l'histoire de ce bourg fortifié qui fut deux fois ruiné (1445 et 1589) et
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deux fois reconstruit (Renaissance et 17 siècle), sauvé enfin de l'abandon depuis les années
1960.
Dès lors, les maisons rénovées se substituent aux ruines, tandis que les remparts, passages
couvets, ouvrages d'art non identifiés subissent l'usure du temps, conservant leurs secrets que
les archéologues pourraient encore découvrir.
A l'ouest du vieux bourg, au flanc de la colline de Paruel, un vallon frais et tranquille
accueille les pèlerins, c'est le vallon de "Frénaud" du nom du ruisseau qui y prend sa source,
orthographié "Fresneau" depuis le siècle dernier.
La tradition y voit un lieu de culte remontant à des temps immémoriaux. Un oratoire y est
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signalé au 17 siècle, mais ce n'est qu'en 1725 que les archives communales révèlent
l'existence de la "petite chapelle de Notre-Dame du Bon Secours", hors du lieu, dans le vallon
de "Frénaud", et "l'affluence des étrangers attirés par la dévotion à ladite chapelle" qui
s'appellera plus tard "Notre-Dame de Frénaud". Située en contrebas de la fontaine
miraculeuse, seule à accueillir les croyants jusqu'en 1860, elle fut sauvée de la ruine et
restaurée dans son style original en 1925. Au cours des années 1850, le nombre croissant de
fidèles venant prier Marie les 15 août et 8 septembre motiva la construction d'un "grand
sanctuaire". Grâce à l'action influente menée par Charles Bernardin Marie de Montluisant, la
première pierre fut bénie le 8 septembre 1857, et l'édifice de style néo-gothique ouvert au
culte le 8 septembre 1860.