Page 115 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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En fait, il n'y a pas vraiment de contradiction, la toise de Paris était en usage dans toute la
Drôme et comme, à Marsanne, on se servait aussi de la canne de Montélimar, Meilhon a sans
doute préféré ne mentionner aucune des deux mesures de longueur pour éviter toute
confusion.
Les superficies s'expriment à Marsanne en sétérées de 500 cannes carrées. Une sétérée est
divisée en 16 civayers et mesure 17,51 ares.
Pour certains matériaux, les informations sont très fragmentaires; Le bois de chauffage se
négociait au poids. La mesure de Montélimar s'imposait pour le sel, vendu au minot (2,58
décalitres), la houille par bennes (6,25 décalitres) et la chaux en muids (2,65 hectolitres). La
complexité de toutes ces mesures est néanmoins très relative. Chacune d'entre elles avait un
usage précis : la sétérée pour les champs, la toise-pied (1/6 de toise) pour les petites surfaces,
l'aune pour le drap ou le setier pour le blé.
Le monde rural était fortement attaché à ces mesures et, malgré le décret de la Convention
er
établissant "l'uniformité et le système général des poids et mesures" le 1 août 1793, il faut
encore attendre un demi-siècle pour que s'impose véritablement le système métrique.
Marc Niederhauser
NOTES
(1) Lettre écrite à M. Vincent, sub-délégué de M. l'Intendant à Montélimar, le 25 novembre
1724, en réponse à celle envoyée à la Communauté le 2 du même mois. (Arch. Mun. de
Marsanne)
(2) Archives départementales de la Drôme, L 257-315
(3) Pour toutes les mesures anciennes mentionnées dans cet article, voir Arch. Dép. de la
Drôme, L 257-259 et Instructions pour l'emploi des nouvelles mesures comparées aux
anciennes dans le département de la Drôme, par M. Coeuret, Valence, 1802
(4) Idem Note 1