Page 371 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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Grâce  à  une  expérience  longuement  acquise,  les  charbonniers  obtenaient  une
               combustion idéale en observant constamment l'aspect de la fumée qui sortait de la cheminée
               centrale.
               Lorsqu'elle  devenait  bleutée,  ils  éteignaient  la  charbonnière  en  bouchant  les  ouvertures
               latérales : le charbon de bois était prêt.

                      Quelques  années  avant  la  dernière  guerre,  les  charbonnières  traditionnelles  furent
               remplacées par des fours métalliques. Ces derniers étaient constitués d'un cercle d'environ 50
               à 60 cm de hauteur et 2 m à 2,50 m de diamètre, et d'un chapeau conique qui s'adaptait sur la
               partie  basse.  Le  bois  était  rangé  de  la  même  manière  que  dans  les  charbonnières
               traditionnelles et la combustion était contrôlée de façon identique en utilisant les ouvertures
               latérales situées au bas du cercle métallique.

                      Pendant la Seconde guerre mondiale, la production de charbon de bois a été intensifiée
               pour subvenir aux besoins des véhicules fonctionnant au gazogène.
                      A partir de 1945-47, il n'y a plus eu, à ma connaissance, de fabrication de charbon de
               bois dans la forêt de Marsanne.


                                                      La charbonille


                      Avant l'arrivée du gaz butane, les ménagères utilisaient, en été, de petits poêles sans
               conduit de fumée que l'on plaçait devant une fenêtre ouverte pour éviter les intoxications par
               le monoxyde de carbone.
                      Ces poêles, que l'on appelait "potagers", fonctionnaient au charbon de bois et surtout à
               la charbonille que l'on achetait chez le boulanger.
                      Je revois encore mon grand-père plaçant régulièrement la braise qu'il retirait de son
               four  dans  un  grand  bidon  métallique  fermé  hermétiquement  (l'étouffoir).  Lorsque  la  braise
               était éteinte, il la tamisait et le petit charbon de bois ainsi obtenu (charbonille) était proposé à
               la vente en même temps que le pain.
                      Ce serait impensable maintenant, mais c'était une autre époque, et les mœurs étaient
               différentes.
                      Etaient-ils plus malheureux pour autant ?

                                                                                                                             M. MARY
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