LÉRISSE (Guillaume)
LÉRISSE (Guillaume LÉRISSE ou de), personnage donné comme médecin par les biographes, était en réalité procureur au parlement de Grenoble et le fils d'un notaire de Chabeuil, dont partie des minutes se trouve aux archives de la Drôme (E 1156), le surplus ayant été emporté à Montélimar par l'avocat Jean Lérisse, autre fils de ce notaire. Procureur, Guillaume Lérisse habita longtemps Chabeuil, sa ville natale, dont il était consul en 1576 et qu'il représenta plus d'une fois dans les Etats du Dauphiné ; mais ces Etats l'ayant élu, en 1578, commis ou syndic des communautés villageoises de la province et cette charge, de création nouvelle, l'obligeant à faire de fréquents voyages à Grenoble, c'est probablement alors qu'il se fixa dans cette ville. En tout cas, il l'habitait en 1597, date à laquelle la peste s'étant abattue sur la capitale du Dauphiné, Lérisse fut nommé capitaine de la santé, c'est-à-dire chargé de faire exécuter toutes les prescriptions utiles en pareil cas ; et c'est ainsi qu'il fit des observations qui lui permirent d'écrire le seul livre que l'on ait de lui, si tant est qu'il soit bien de lui, attendu que de son temps on en faisait volontiers honneur au médecin à qui il est dédié, si l'on en juge par ce passage d'une lettre qu'un habitant de Vinsobres écrivait aux consuls de Nyons, à propos de la peste, le 6 oct. 1630 : " Les plus fameux docte urs qui ont escrit sur ceste maladie, comme M. de Villeneuve, sous le nom de Lehrisse. "
Quoi qu'il en soit, ce livre qui forme un in-8º de 16 feuillets non numérotés, plus 71 pages et encore 4 feuillets non numérotés, a pour titre : Méthode excellente et fort familière pour guarir la peste et se préserver d'icelle, avec un opuscule contenant l'ordre qu'on doit tenir pour desinfecter les villes, quand elles sont infectes, composé par Guillaume de Lérisse, dauphinois, cy devant capitaine de santé en la cité de Grenoble, capitale dudict pays. A Grenoble, chez Guillaume Verdier... 1608. Il est dédié à Louis de Villeneuve, médecin du Roy, et Lérisse raconte dans sa dédicace le fait suivant : " A Lyon, en 1586, occupé en affaires, ayant laissé ma feue femme avec aucuns de ma famille à Chasteau Neuf de Gallaure, {96}dans la maison de deffunct Mgr de Montchenu, le mal de contagion se print dans ladicte maison en une damoiselle, fille de M. de Coulaux, laquelle morut... incontinent cet accident survenu, j'en fus adverty, qui me donna occasion prendre du seigneur Charles de Villeneuve, vostre frère, un bon nombre de médicaments pour aller au secours de mondict seigneur de Montchenu, de ses domestiques et de madicte femme et famille, et partir dudict Lyon, dans un bateau, qui en extrême diligence me rendit bien tost près d'eux ; or je les secoreus par la grâce de Dieu, leur donnant de mes préservatifs si àpropos, que aucun d'eux n'en périlla. "
Ce traité fut réimprimé en 1628, chez J. Poyet, à Vienne.
#Biogr. Dauph., i, 53. - Maignien, L'Imprimerie... à Grenoble, 26-27. - Arch. de Chabeuil, CC, 25 et 661. - Arch. Dr., E, 4759. - De Coston, Hist. de Montélimar, 450. - Bullet. Acad. delph., 4e s., ix, 228.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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