BOUTAULT (Paul-Emile)
BOUTAULT (Paul-Emile)), général du génie, né à Montélimar, le 4 novembre 1793, appartenait à une famille parisienne implantée dans cette ville, à la suite de l'acquisition que le libraire Pierre-Philippe Boutault y fit, en 1765, de la maison dite de la Barute. A défaut d'enfants, ce libraire laissa ses biens à son neveu François-Antione Boutault, qui fut également libraire, et ce dernier, ayant épousé à Pierrelatte, en 1791, Marie-Louise Reno, fille d'un officier alsacien, fut père de notre général. Quant à celui-ci, entré à l'Ecole polytechnique, le 2 novembre 1811, et, le 1er octobre 1813, à l'Ecole d'application de Metz, en qualité de sous-lieutenant élève du génie, il fit les fonctions d'officier de cette arme pendant le blocus de Metz en 1814, et devenu lieutenant en second au 1er régiment du génie, le 15 mars 1815, il fut attaché comme tel à l'armée du Nord, avec laquelle il prit part à l'affaire dite des Quatre-Bras, le 16 juin. Deux jours après, il était à la bataille de Waterloo, où il se distingua en franchissant à la tête de sa compagnie, sous une grêle de balles, une barricade élevée en avant de la ferme de la Haie-Sainte. Licencié quatre mois plus tard, il fut rappelé à l'activité, le 20 janvier 1816, et nommé lieutenant de la compagnie provisoire de sapeurs-pompiers de Valence, poste qu'il échangea bientôt contre celui de lieutenant au 3e régiment du génie. Le 6 février 1818, il passait à l'état-major de son arme et, devenu capitaine en second de sapeurs, le 19 mai 1819, il resta dans ce grade jusqu'au 11 janvier 1828, date à laquelle il fut promu capitaine en 1er. Sept mois après, il partait pour la Grèce, en qualité de chef du génie de la brigade Sébastiani, et remplit ensuite les mêmes fonctions à Navarin, à Patras et au château de Mo{134}rée ; puis il se distingua à l'escalade de Coron, où il fut blessé d'un coup de feu, ce qui lui valut d'être décoré de la Légion d'honneur, le 28 novembre 1828.
Rentré en France, P.-E. Boutault devint capitaine d'état-major du génie le 15 janvier 1831 et, d'abord employé à Briançon, puis à Grenoble (1832), passa, quatre ans plus tard, en Algérie, où il fit partie de l'expédition de la Tafna et fut mis à l'ordre du jour, le 21 juillet 1836, à cause de sa belle conduite à l'affaire de la Sikkak. Dix-sept jours après, il allait, comme chef du génie, à Bougie, après quoi il prit part au siège de Constantine et y obtint le grade de chef de bataillon, le 11 novembre 1837. Commandant de l'école régimentaire du génie à Montpellier, en 1838, il introduisit de nombreuses améliorations dans les services qu'il était appelé à diriger ; écrivit un cours de mines, qui est généralement apprécié, et fit faire de grands progrès à l'art des mines ; travaux dont on le récompensa en lui donnant la croix d'officier de la Légion d'honneur, le 28 avril 1834.
Le 17 mai 1842, notre savant officier passait en qualité de chef du génie au fort des Rousses, place dont il dirigea les travaux en ingénieur consommé, et promu lieutenant-colonel, le 30 avril 1843, chef du génie à Nantes, le 1er mars 1846, enfin directeur des fortifications en Corse, il obtint le grade de colonel, le 29 décembre 1847, et celui de commandeur de la Légion d'honneur, le 10 août 1853.
Nommé général de brigade, le 1er novembre suivant, Boutault fut appelé à faire partie du Comité des fortifications, le 5 du même mois, et chargé, le 15 avril 1854, du commandement de l'Ecole polytechnique. Malheureusement il ne conserva que très peu de temps cette haute position, à laquelle il aspirait depuis longtemps et dans laquelle il se fit remarquer par son caractère bienveillant et paternel en même temps que par l'étendue de ses connaissances et la rectitude de son esprit ; car, atteint par le choléra qui sévissait alors à Paris, il mourut le 15 août de cette même année 1854.
#Biogr. Dauph., i, 172. - De Coston, Hist. Mont., i, 95. - Monit. de l'armée du 16 novembre 1854. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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