Page 73 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"

Ils sont venus d'ailleurs ...
Et poètes sensibles à ses beautés, ils ont
chanté Marsanne, Marsanne la charmeuse.

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Venez, amis, entendre la voix des ruines, vous murmurer

Sur nos pierres branlantes, bien des ans ont passé.
Les ronces à nos pieds, sans pitié nous enlacent.
Et les vents déchaînés, niveleurs, ne se lassent
De ronger le rempart, pour combler le fossé.

Sans rancoeur, endormies dans un monde de rêves,
Nous évoquions, parfois, les souvenirs d'antan
Les tournois, les assauts, les soupirs du manant,
Le chant des troubadours, les guerres et les trêves.

Au cours de longues nuits, seuls, quelques chats-huants,
De leurs sinistres plaintes, égrenées une à une,
Sous les pâles rayons d'une timide lune,
Secouaient la torpeur de notre enchantement.

Brusquement, un rayon fulgurant nous éclaire,
La chouette, notre amie, s'envole, effrayée.
De l'ordre universel, la nuit semble rayée.
Tout brille, resplendit comme en matinée claire.

M. Hennemann
Marsanne, juin 1962, à l'occasion d'une illumination
du Vieux Village

Monsieur Auguste Hennemann fut receveur des Postes à Marsanne, de 1925 à 1946. Il était le
père de Madame Edmond Pradon que nous voulons remercier ici pour son aimable
autorisation à la publication de ces vers.