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TRANSCRIPTION TEXTUELLE DU DISCOURS, s'adressant successivement à
l'assemblée présente, aux jeunes élèves, et enfin, à l'instituteur.
Messieurs,
"La loi voulant que chaque instituteur communal fût installé par un membre du
Comité Supérieur d'Instruction Primaire de l'Arrondissement, j'ai accepté cette mission
avec d'autant plus de plaisir que cette circonstance me fournit l'occasion de me réunir avec les
principaux notables de la Commune de Marsanne, qui, ayant été nommés par la voix de
l'élection populaire, pensent que le plus grand bienfait qu'on puisse procurer au peuple, est de
lui donner les moyens de faire instruire ses enfants."
"C'est à cette grande pensée que nous devons la Loi du 28 juin 1833 et il dépend de
nous tous de faire fructifier cette Loi en employant tous nos moyens, soit pour encourager les
instituteurs et rendre leur importantes fonctions plus douces et moins pénibles, soit pour
engager les citoyens à profiter des avantages immenses qui peuvent résulter pour leurs
enfants, de l'établissement d'écoles primaires bien dirigées...Employez donc, Messieurs, toute
l'influence que vous donne votre position sociale pour ouvrir les yeux aux citoyens qui
renoncent aux bienfaits de l'instruction populaire, encouragez-les de toutes manières, vous qui
êtes les élus du peuple et vous aurez fait une bonne action qui vous méritera l'estime et
l'affection de vos Concitoyens."
- Jeunes élèves,
"Vous êtes appelés à profiter les premiers des sacrifices qu'on fait, pour l'établissement
de l'école de Marsanne, les autorités de la Commune. Vos succès seront leur plus douce
récompense lorsque vous parcourrez la carrière que vous êtes destinés à suivre, n'oubliez pas
que c'est à votre instruction que vous avez dû d'y faire les premiers pas et, lorsque vous serez
appelés un jour à diriger les affaires communales, ayez pour l'enfance les mêmes soins et la
même sollicitude dont vous avez été comblés."
" N'oubliez pas surtout, mes amis, que c'est à la Révolution de Juillet, cette Révolution
faite toute par le Peuple, que vous devez la Loi sur l'Instruction Primaire..."
"Je me plais aussi à vous rappeler, mes jeunes amis, le souvenir de ce que vous devez à
Monsieur le Maire de Marsanne (1). Ce digne administrateur, non content d'aider de tous
ses moyens l'établissement de votre école, vous a dirigés lui-même dans l'étude importante du
dessin linéaire. C'est à son expérience, à ses talents acquis et à son extrême bonté que vous
devez les progrès inespérés que vous avez faits dans cette étude. Que le souvenir des services
qu'il vous a rendus ne s'efface jamais de vos cœurs; sa conduite lui a bien acquis votre
reconnaissance."
-Monsieur l'Instituteur,
"La tâche que j'ai à remplir est bien facile et bien agréable. Les rapports que ces
messieurs font de vous, annoncent que vous vous acquittez très bien des importantes fonctions
qui vous sont confiées. La justice que vous rend Monsieur le Ministre de l'Instruction
publique, en vous accordant votre institution, doit vous engager à persévérer, et je suis
persuadé d'avance que les autorités de la Commune n'auront qu'à se louer du choix qu'elles
ont fait, en vous présentant comme instituteur communal."