Page 329 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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LA JUSTICE DE PAIX



          Au rez-de-chaussée, suivant des normes préétablies, et comme on peut encore le lire au fronton de
          chaque porte, le vaste hall de la "Salle des Pas Perdus" desservait tous les services du tribunal :
          "Concierge", "Greffe", "Cabinet du Juge",  "Justice de Paix", "Salle d'Audience".  Les affaires ne
          manquèrent jamais et les multiples dossiers, versés aujourd’hui aux archives départementales, en
          témoignent fidèlement.

          De 1795 à 1921, vingt juges de Pais résidant à Marsanne se succédèrent, suppléés ensuite, jusqu'à
          la  fin  des  années  1950,  par  des  confrères  venus  de  Montélimar.  Un  appartement  leur  avait  été
          aménagé  dès  1885,  au  premier  étage,  à  l'emplacement  actuel  de  la  bibliothèque  municipale.  Ils
          l'occupèrent  jusqu'au  départ,  en  1921,  du  dernier  juge  titulaire  de  la  place,  muté  alors  dans  la
          capitale du nougat.

          Dans  leurs  bureaux  laissés  progressivement  vacants,  les  services  du  secrétariat  de  mairie
          s'installèrent  à la fin des années 1930.  En février 1955, à la demande de la municipalité, et par
          décision de Monsieur le Procureur de la République, la "Salle d'audience" où siégèrent les derniers
          juges venus de Montélimar, fut libérée pour devenir "Salle des Fêtes". Elle fut très vite aménagée
          en  Salle  de  cinéma  municipal  avec,  pour  projectionniste  dévoué,  l'inoubliable  garde-champêtre
          d'alors, Marius Ranc.

          Depuis,  et  toujours  sous  le  nom  familier  de  "Salle  de  la  Justice  de  Paix",  elle  accueille  sans
          discontinuer réunions, réceptions ou expositions diverses. Sa large tribune, ses vieux bancs et les
          inscriptions  conservées  aux  frontons  des  portes  du  hall  constituent  un  patrimoine  parfaitement
          respecté, et fidèlement entretenu, témoin d'un grand siècle d'histoire juridique marsannaise.


                                                    LA MAIRIE


          Depuis la Révolution, les services qui s'étaient déplacés de l'ancienne Maison Commune, rue Saint-
          Claude, jusqu'au bas de  la rue Comte de Poitiers, en passant par la  rue  des Chèvres, trouvèrent
          enfin dans le nouvel édifice les locaux convenablement adaptés à leurs besoins. Ils comprenaient, à
          l'étage,  de  grandes  salles  dont  les  inscriptions  frontales  des  portes  nous  indiquent  encore  les
          attributions  premières  :  "Secrétariat",  Cabinet  du  Maire",  "Salle  du  conseil  Municipal".  Une
          quatrième  grande  salle,  sans  inscription,  accueillait  toutes  les  activités  diverses  liées  à  la  vie
          municipale.

          Avec le temps, l'usage de ces pièces varia bien des fois. C'est ainsi que, de 1899 aux années 1920,
          les  deux  classes  de  l'Ecole  de  Filles  fonctionnèrent  dans  les  salles  dites  "Cabinet  du  Maire"  et
          "Secrétariat".  Un  logement  réservé  à  une  institutrice  occupait  le  local  "Concierge"  du  rez-de-
          chaussée, et une chambre prélevée sur le logement du juge au premier étage.

          Au cours des  années 1930, les services du secrétariat de mairie  "descendirent" dans les anciens
          locaux de la Justice de Paix laissés vacants, à l'exception de la salle d'audience. L'appartement des
          juges fut attribué au dernier greffier qui était aussi secrétaire de mairie, M. Henri Peloux, parti à la
          retraite en 1949.

          Désormais réservé aux secrétaires de mairie, il servit aussi d'asile provisoire à la Perception, puis à
          la  Poste,  pendant  que  s'effectuaient,  en  face,  avenue  Albin  Davin,  d'importants  travaux
          d'aménagement du bâtiment communal qui leur était destiné.
          Bien d'autres services trouvèrent encore leur place à ce premier étage, en particulier, les services
          sociaux  avec  l'assistante  sociale  et  consultation  des  nourrissons,  jusqu'aux  années  1970.
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