VALETTE (Antoine-Joseph-Marie)
VALETTE (Antoine-Joseph-Marie)), officier général, né à Valence, le 26 janvier 1748, de Joseph-Marie, lieutenant-criminel au présidial, et de Suzanne Chorier, s'engagea de très bonne heure dans le régiment de Boulonnais-infanterie, avec lequel il fit campagne en Corse, et y fut successivement sous-lieutenant (19 août 1766), lieutenant en 2e (1er août 1770), lieutenant en 1er (19 juin 1771), capitaine en 2e (17 mai 1783) et {383}capitaine-commandant (8 juin 1789), - ce qu'il était encore au commencement de 1793, date à laquelle il remit à la municipalité de Valence sa croix de Saint-Louis comme " offrande civique. " Devenu aussitôt après (20 août 1793) adjudant général, et, un mois plus tard (23 septembre 1793), général de brigade, il servit d'abord au siège de Lyon, où il commandait une division de 10,000 hommes ; puis, à l'armée d'Italie, où il ne fut pas heureux : sa brigade faisant partie du centre de cette armée, il fut pris, en effet, par l'ennemi, le 24 brum. an IV, dans des circonstances restées inconnues, et, relâché au bout de très peu de temps, il se trouvait, le 15 thermidor de la même année, avec 1,800 hommes, sur les hauteurs de Castiglione, qu'il avait ordre de défendre jusqu'à la dernière extrémité, quand la crainte d'être cerné par une division autrichienne le fit s'éloigner précipitamment du côté de Monte-Chiaro, abandonnant une moitié de sa troupe. Cet acte lui valut d'être destitué le jour même, par le général Bonaparte, qui lui reprochait déjà de s'être montré " très peu courageux ", quelque temps auparavant, à l'attaque de la Coronada.
Ainsi frappé, le général Valette demanda vainement à être traduit devant un conseil de guerre pour se justifier, mais obtint ensuite d'être envoyé à l'armée de Rome. Chargé alors d'un commandement dans le Pérousin, il y réprima, en l'an VI, une insurrection de paysans, d'une manière vraiment impitoyable ; car, il fit passer au fil de l'épée tous ceux qui s'étaient enfermés dans Citta-di-Castello, après s'être emparés de cette place. Est-ce pour cela qu'il fut suspendu, une seconde fois, de ses fonctions, le 15 prairial an VI ? En tout cas, il fut mis en traitement de réforme, le 3 prairial de l'année suivante, et en disponibilité quelques mois plus tard (12 thermidor an VII), ce qui mit, en quelque sorte, fin à sa carrière militaire ; car, bien qu'étant encore dans la force de l'âge, il ne fut plus employé dans l'armée active, et ce n'est même que sur de pressantes instances qu'il fut ensuite chargé du commandement de la 7e division militaire, puis de celui de la 6e, en l'an IX, et, neuf ans plus tard (novembre 1809), de celui du département du Doubs, dans lequel il fut confirmé, le 5 septembre 1814 par le gouvernement de Louis XVIII, mais pour être mis à la retraite aussitôt après (24 décembre 1814). Il était alors commandant de la Légion d'honneur depuis le 25 prairial an XII. Retiré à Grenoble, dans la famille de sa femme, le général Valette y mourut le 21 juillet 1823.
#Biogr. Dauph., ii, 467. - Decourcelles, Hist. gén. franç. - Fastes Lég. d'hon., iv, 13. - Stat. de l'Isère, iv, 345. - Monit., xxviii, 384 ; xxix, 285. - Rochas, Mém. bourg. de Valence, ii, 338. - Actes Com. Sal. publ., vii, 98.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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