SAUTAYRA (Pierre-Barthélemy)



SAUTAYRA (Pierre-Barthélemy)), homme politique, né à Montélimar, le 14 février 1748, de Pierre, maître charpentier, originaire de Paris, et de Marianne Garnier, fut entrepreneur de travaux publics et se retira dans sa ville natale, après l'achèvement du canal de Bourgogne (1787), dont il avait fait creuser une partie. Fixé ensuite à Saint-Marcelde-Sauzet, où il acquit, en 1791, les biens du prieuré, il dut à son enthousiasme pour la Révolution d'être envoyé par le canton de Sauzet à l'assemblée de Chabeuil (19-29 mai 1790) ; puis, à l'assemblée électorale du 25 août de l'année suivante. Or, cette dernière assemblée le comprit parmi les députés de la Drôme à l'Assemblée législative, et, si l'ancien entrepreneur ne se signala pas comme législateur, il fit au moins preuve de courage : d'abord, en demandant, le 10 août 1792, qu'on déclarât qu'un sieur Jauger, officier municipal de Ruffec (Charente), assassiné dans une émeute, avait bien mérité de la Patrie ; ensuite et surtout, en se prévalant de son titre de député pour pénétrer dans une prison, lors des massacres de septembre, et en faire sortir un de ses parents, Cadet de Chambines, commis principal des ponts et chaussées, qu'il arracha ainsi à la mort. Et, par une singulière coïncidence, c'est dans le moment même qu'il accomplissait cet acte de courage, que les électeurs de la Drôme l'inscrivirent, lui second, sur la liste des députés de ce département à la Convention nationale. Là, le rôle de P.-B. Sautayra ne fut guère plus brillant qu'à la Législative ; car, il se résume en ceci, qu'après avoir voté la mort du roi, il fut un des 96 commissaires envoyés par la Convention dans les sections de Paris, le 8 mars 1793 ; puis, qu'ayant ensuite exposé, conjointement avec J.-J. Dherbez-Latour, député des Basses-Alpes, au Comité de Salut public, qu'ils pourraient probablement éclairer l'opinion et ramener les esprits enclins au fédéralisme dans leurs départements respectifs, s'ils pouvaient s'y rendre secrètement, les autorisations nécessaires leur furent immédiatement accordées, et ils partirent surle-champ. C'était le 8 juin. Seulement, il arriva qu'à leur passage à Lyon, nos deux députés furent arrêtés et mis en prison, par ordre de la commission populaire, justement à cause du mystère dont ils s'entouraient, et qu'il ne fallut rien moins que l'intervention personnelle des représentants Rouyer et Brunel, alors en mission dans le Sud-Est, pour les faire relâcher, le 20 juillet, c'est-à-dire aussitôt après qu'on eût apposé sur les murs de cette ville un placard intitulé : Adresse des autorités constituées et du peuple de Montélimar aux autorités et au peuple de Lyon, du 16 juillet 1793, l'an II de la R. F., signé : " Salamon, maire, président des autorités constituées de Montélimar. "
Rendu à la liberté, P.-B. Sautayra, qui était d'ailleurs malade lorsqu'il s'éloigna de Paris, mourut le 27 septembre suivant à Montélimar, d'où ses restes furent transportés à Saint-Marcel-de-Sauzet.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Eloge funèbre du citoyen Barthélemy Sautayra, député de la Drôme à la Législative et à la Convention nationale, prononcé par le citoyen Courtois... le 28 septembre 1793. S.l.n.d., in-8º.
#Biog., Dauph., ii, 394. - Actes comité Salut publ., ii, 286 ; v, 105, 255, 322. - Arch. Drôme.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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