PRACOMTAL (Antoine de)
PRACOMTAL (Antoine de)), seigneur d'Ancone, homme de guerre du xvie siècle, dont la vie est moins connue que le nom, appartenait à une famille de Montélimar, que l'on croit issue de Falco de Prato Comitali, croisé en 1191 et qui, dans tous les cas, est qualifiée noble dès le milieu du xve siècle. Fils d'Imbert et de Marguerite de Lhère, il était l'arrièrepetit-fils d'un Guichard de Pracomtal à qui le dauphin, qui fut ensuite le roi Louis XI, céda, en 1454, la terre et seigneurie d'Ancone, en échange d'une maison dite le Palais, que ledit Pracomtal tenait, du chef de sa mère, Alasie de Chambaud, à Valence, rue Baise-Béguine, et qui devint alors l'auditoire de la justice royale. De plus, il était le neveu du doyen de l'église collégiale de Montélimar, église dans laquelle ses ancêtres n'avaient pas fondé moins de sept chapelles, et, malgré cela, il fut un des premiers de la contrée à embrasser la Réforme. Etant, dès 1551, à la tête d'une compagnie de gens de pied, dont les Montiliens se plaignaient alors avec amertume, il devint, en effet, un des capitaines de la ville au mois d'avril 1560, c'est-à-dire quand les partisans des nouvelles doctrines religieuses y dominèrent, et compte parmi les gentilshommes du ressort qui chargèrent, au mois d'octobre 1561, le juge Gabet, de Vienne, de " supplier la Majesté du Roy, ...de leur impartir la permission d'avoir temples " et, six mois après, donnèrent pouvoir à Jean de Moreton de les représenter dans les Etats du Dauphiné et d'y " déclarer que les constituants veulent vivre selon la pure doctrine réfformée de l'Evangile. " Quinze mois plus tard, notre capitaine se portait caution pour le baron des Adrets, qui venait d'être arrêté par ses lieutenants, comme suspect de trahison ; mais il ne reconnut pas moins l'autorité de Montbrun, successeur de des Adrets, dans la direction du parti huguenot en Dauphiné, et fut toujours le personnage le plus {273}important de ce parti à Montélimar. Il est de fait que le conseil de cette ville s'étant réuni le 1er octobre 1567 pour aviser aux mesures à prendre en vue d'une imminente levée de boucliers huguenots, le seigneur d'Ancone se présenta fièrement devant lui en compagnie de plusieurs autres gentilshommes, ses coreligionnaires, et, parlant pour tous, dit qu'ils ne voulaient que maintenir la paix et conserver la ville au roi, ce qui ne l'empêcha pas de s'arroger ensuite le commandement dans Montélimar et de mettre, quelques jours après, ce même conseil, en demeure de lui livrer une pièce d'artillerie qui se trouvait à l'hôtel de ville, pour aller mettre le siège devant Viviers. De là s'ensuivirent des protestations qui l'amenèrent à promettre que ladite pièce d'artillerie ne servirait que pour la défense de la ville, et qui furent cause aussi vraisemblablement que le lieutenant du roi en Dauphiné lui enjoignit de remettre le commandement qu'il s'était arrogé au sénéchal du Valentinois. Quoi qu'il en soit, se conformant à cet ordre, il quitta Montélimar, le 11 octobre, et ne fit plus parler de lui jusqu'au mois d'août 1568, date à laquelle on le trouve à la tête de l'un des sept régiments dauphinois que le baron d'Acier mena en Saintonge, au secours de Condé et de Coligny, les autres étant commandés par Montbrun, Mirabel, Blacons, Saint-Romain, Cheylard et Orose. Il parait même que son régiment, qui se composait de 10 enseignes ou compagnies de fantassins et d'une cornette de cavalerie, était un des meilleurs ; car, Brantôme, - qui, tout en traitant " M. d'Ancone " de " jeune fol " à cause du jeu de mots ordurier qu'il avait pris pour devise, le compte parmi ses " couronnels françois ", - dit qu'il " avoit un beau et bon régiment et qu'il en estoit digne, le conduisant toujours bien vaillamment où il falloit aller. "
On peut conclure de cet éloge que notre capitaine montilien se battit fort bien à Jarnac et à Moncontour. Seulement, comme il n'est plus question de lui après cette désastreuse campagne de Saintonge, où les régiments dauphinois furent à peu près anéantis, on peut croire qu'il y périt, bien que Chorier dise qu'il ne mourut qu'en 1581.
Comme il n'avait pas été marié, ses biens passèrent à son frère cadet.
#Biogr. Dauph., ii, 295. - Arch. Isère, B, 3048. - De Coston, Hist. de Mont., i, 171. - Chorier, Hist. gén., ii. - Brantôme, ii, 621.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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