POITIERS (Louis de)
POITIERS (Louis de)), fils puîné du précédent et de Polie de Bourgogne, entra dans les ordres et fut élu évêque de Viviers en 1306, date à laquelle il donna le prieuré de Saint-Montan, qui était une dépendance de celui de Saint-Médard de Piégros, près Crest, au prieuré du Bourg-Saint-Andéol. L'an d'après et le 2 janvier, il confirma l'acte par lequel Aldebert de Peyre, son prédecesseur, avait reconnu la souveraineté du roi de France ; et c'est probablement à la suite de cela qu'il chargea le chevalier Guillaume de Nogaret de le représenter dans les Etats généraux de Tours. Puis, il figure dans le contrat de mariage de sa sœur Catherine avec Aimery de Narbonne (29 novembre 1309), et c'est dans le même tempsqu'il fit construire, non loin de Viviers, le château de Saint-Victor, audessous duquel a commencé de nos jours l'exploitation des calcaires de Lafarge. Enfin, il assista au concile de Vienne (1311), et, le 14 décembre 1315, unit au prieuré de Villedieu ceux de Saint-Didier de Veyras, de Léris et de Saint-Martin-l'Inférieur, à la condition que les religieuses de ce monastère feraient vœu de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, introduiraient certaines modifications dans leurs règlements et se donneraient la discipline. Mais le fait le plus caractéristique de la vie de ce prélat est la mission que le comte Aimar IV, son père, lui donna, le 10 novembre 1317, de réparer tous les torts qu'il pourrait avoir faits à ses vassaux ; mission qu'il remplit fort consciencieusement, du reste, à en juger par les remises de droits, restitutions et décharges qu'il accorda aux habitants de certaines localités de notre région, et qui sont toutes datées de 1318, c'est-àdire de la dernière année de son épiscopat à Viviers.
Transféré à l'évêché de Langres, au mois d'avril 1319, Louis de Poitiers ne résida probablement guère dans son nouveau diocèse, où il eut du reste aussitôt de grosses difficultés, celui qu'il avait chargé de prendre possession de ce siège en son nom ayant fait enfoncer les portes de la cathédrale de Langres, parce que {247}les chanoines refusaient de les lui ouvrir. De là s'ensuivit un procès terminé, le 17 juin 1322, par un arrêt du parlement de Paris condamnant notre prélat à 50,000 livres d'amende.
Quinze mois plus tard, le fils puîné du comte Aimar IV remplaçait le frère du Dauphin sur le siège épiscopal de Metz et, cette fois-ci, ayant pris lui-même possession de son siège, le 1er février 1325, il se conduisit ensuite de telle sorte que les Messins le chassèrent de leur ville, armes en main, ce dont il se consola en se retirant à Puygiron, terre qu'il avait acquise en 1312 et dans laquelle il mourut en 1328. " Il était plus propre à porter l'épée qu'à dire son bréviaire et on le représente comme un homme violent, emporté et débauché ", disent les auteurs de l'Histoire de Languedoc.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Louis de Poitiers, évêque de Viviers, réparateur des injustices de son père, par l'abbé Fillet. Privas, 1895, in-8º.
#Biogr. Dauph., ii, 264. - Gall. christ., iv, 618, et xvi, 571. - Roche, Arm. év. de Viviers, 277. - Hist. Languedoc, ix, 422. - Mazon, Egl. du Vivarais, ii, 264. - Daguin, Les év. de Langres, 122. - Mathieu, Ev. de Langres, 131.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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