PLANEL (Louis-Théophile)



PLANEL (Louis-Théophile)), violoniste, né à Dieulefit, le 22 août 1809, de Louis-Antoine, professeur de musique, et de Louise Calmels, eut une existence fort accidentée ; car son père, qui ne pouvait vivre à Dieulefit avec une nombreuse famille, l'ayant emmené aux Etats-Unis, puis au Pérou, ensuite au Brésil, il passa tout seul aux Indes et vivait, à Calcutta, du produit de ses leçons de violon, lorsqu'il apprit, par hasard, qu'un billet de loterie pris longtemps auparavant, et retrouvé au fond d'un tiroir, avait gagné le lot de 500,000 fr. Fermant sa boîte à violon, notre musicien rentra aussitôt en France, où il acheta le château de Serre-de-Parc, aux portes de Montélimar, vers 1842. Seulement, comme il était d'une générosité excessive, les 500,000 fr. furent promptement dévorés, et, le château de Serre-de-Parc ayant été revendu vers 1850, Planel repartit alors pour l'Amérique. De New-York, où il séjourna quelque temps, il alla à Son-Francisco, où il fonda un conservatoire de musique, devint chef d'orchestre au théâtre, donna des concerts et, bref, gagna à force de travail une nouvelle fortune, avec laquelle il revint une seconde fois en France ; s'étant fixé à Neuilly, il aurait pu jouir encore pendant longtemps de son remarquable talent de violoniste, s'il n'avait été frappé de l'infirmité la plus cruelle pour un musicien, la surdité.
C'est là qu'il est décédé le 4 janvier 1889, instituant un fils adoptif, qui est lui-même un musicien de beaucoup de talent, son légataire universel, mais léguant à sa ville natale une rente de 2.000 fr., qui doit être employée chaque année de la manière suivante : 250 fr. pour 5 carnets de caisse d'épargne à donner aux élèves de l'école de garçons, autant pour les élèves de l'école de filles ; 100 fr. pour prix aux élèves de chacune de ces écoles ; 300 fr. aux pauvres, et 1,000 fr. pour doter une jeune fille de 18 à 25 ans, jugée la plus méritante par une commission composée du maire, du conseil municipal, du curé et du pasteur. C'est dire que non content d'avoir été un musicien de talent, Planel a voulu être un bon citoyen.
#Notes de M. Charles Noyer et Journ. de Monté limar, des 10 oct. et 21 nov. 1885.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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