NUGUES (Cyr)



NUGUES (Cyr)), dit SAINT-CYR-NUGUES, frère du précédent, officier général né à Romans, le 15 octobre 1774, était le 3e fils de Claude-Etienne, marchand de cette ville, et de Charlotte Enfantin. Ayant fait ses études à Paris, il y fut ensuite commis dans les bureaux du Comité de Salut public, section de la guerre, et, s'étant engagé à 18 ans, devint aussitôt aide-commissaire des guerres ; puis, fut successivement attaché à l'état-major des généraux Dessolles, Brun, Moreau, Joubert et Championnet. Adjoint à l'état-major de l'armée d'Italie en 1799, il y obtint promptement l'épaulette de lieutenant, puis celle de capitaine, et, devenu en 1802 aide-de-camp et secrétaire du général Suchet, il fit avec ce dernier les campagnes de la Grande Armée de 1805 à 1808, puis celle d'Espagne, pendant laquelle il se distingua plus d'une fois, notamment au siège de Tarragone où, chef-d'état-major, il monta à l'assaut du fort de Comoli, à la tête des carabiniers du 1er léger, ce qui lui valut les étoiles de général de brigade en 1811.
Général, Saint-Cyr-Nugues fut chef d'état-major de l'armée d'Aragon, puis de celle de Catalogne, et Suchet l'ayant emmené avec lui à l'armée des Alpes, en 1814, il y était encore chef d'état-major, quand la Restauration le priva de son emploi en 1815. Il ne resta pas moins de trois ans dans cette nouvelle situation, car ce n'est que le 13 mai 1818 qu'il fut rappelé à l'activité, en qualité de membre de la commission de défense, et nommé en même temps directeur du dépôt de la Guerre, poste qui lui convenait d'autant mieux qu'il alliait le goût et les aptitudes nécessaires à beaucoup de savoir ; il ne le conserva malheureusement que jusqu'en 1823, date à laquelle il fut attaché au 5e corps de l'armée des Pyrénées. C'est dire qu'il fit la campagne d'Espagne, d'où il revint lieutenant général, à cause de sa brillante conduite au siège de Pampelune.
Huit ans après (novembre 1830), le général Saint-Cyr-Nugues devenait directeur du personnel au ministère de la Guerre, poste qu'il échangea, quelques mois après, contre celui de {197}chef d'état-major général de l'armée du Nord, sous le maréchal Gérard ; les services qu'il rendit à ce titre le firent nommer pair de France et grand-croix de la Légion d'honneur, et il ne redevint chef du personnel, au mois de juillet 1834, que pour quelques mois. En 1839 il était président de la commission d'Etat-major, et, placé le 31 janvier de l'année suivante dans la section de réserve, il mourut à Vichy, le 25 juillet 1842, sans avoir été marié. Créé chevalier de l'Empire, le 18 août 1810, le général Saint-Cyr-Nugues obtint en 1811 le titre de baron, qu'un de ses neveux également officier général a été autorisé à relever le 29 avril 1868.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Eloge de M le lieutenant-général baron Saint-Cyr-Nugues, par M. le duc d'Albuféra. S.l.n.d., in-8º de 11 pp. - Editeur des Mémoires du maréchal Suchet (Paris, 1829, 2 vol. in-8º accompagnés de 15 pl., et 1834, 2 vol. in-8º avec 16 pl.), ouvrage d'une très grande valeur au point de vue militaire, le général Saint-Cyr-Nugues a publié différents articles dans Le Spectateur militaire, entre autres une Notice sur le passage des Alpes, par Annibal, ou Commentaires du récit qu'en ont fait Polybe et Tite-Live, dont il a été fait un tirage à part (Paris, Martinet, 1837, in-8º de 68 pp. avec carte).
#Biogr. Dauph., ii, 379. - Dr Chevalier, Arm. de Romans, 165. - Revue Dauph., ii, 187.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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