COURSAS (Noel de Monteil de)
COURSAS (Noel de Monteil de)), homme de guerre appartenant à une famille de pauvres gentilshommes, connue à Montélimar dès 1285, à Grâne dès 1475, et dont on voit une branche portant pour armoiries : de gueules à deux chevrons d'argent accompagné en pointe d'un croissant de même, au chef d'or chargé de deux molettes de gueules, établie en Vivarais dès la fin du xvie siècle, était fils d'un Antoine de Monteil de Coursas, qui s'établit à Marsanne à la suite de son mariage avec Marguerite Odoard, c'est-à-dire vers 1537. Etant capitaine, comme tout bon gentilhomme à cette époque, le lieutenant de roi en Dauphiné, Simiane de Gordes, qui l'estimait " bon et vaillant, expérimenté aux armes et fiable ", lui confia, le 2 mai 1573, la garde de Marsanne, " afin que les rebelles à S.M. ne s'en saisissent ", et trois ans après, les habitants de ce bourg ayant prié leur seigneur, qui était en ce momentlà gouverneur de Crest, de leur donner un chef, " personne capable et suffisant ", pour les défendre, c'est derechef Coursas, qui fut chargé de ce soin.
En 1579, on trouve notre capitaine à Crest, ayant sous lui une compagnie de gens de pied ; le 15 janvier 1586, il fut chargé par La Valette de défendre Roynac, et le 27 septembre 1588, Mayenne, instruit de sa " valeur, expérience au faict des armes, saige conduite et bonne diligence ", lui donnait commission de lever des soldats pour compléter ses régiments. Mais l'événement capital de sa vie, l'acte qui a fait donner le nom de Coursas à une rue de Marsanne, est sa magnifique défense de ce bourg contre Lesdiguières, du 29 décembre 1588 au 4 janvier suivant. Avec l'aide des habitants et seulement quelques soldats, il résista si bien, en effet, au premier homme de guerre de son temps, que celui-ci, qui n'avait pas moins de 500 hommes de cheval, 100 arquebusiers et 3 canons avec lui, dut se retirer après avoir tiré 169 coups de canon.
Les guerres civiles finies, Coursas devint châtelain de Marsanne pour le seigneur du lieu, Jean de Brunier de Larnage, et le fut jusqu'à sa mort, arrivée l'an 1600 environ. De son mariage avec Catherine de Tournier, il laissa trois fils qui ne lui survécurent guère, et une fille mariée chez les Des Micheaux, qui recueillirent par suite tous les biens des Coursas. Mais alors, qu'était-ce qu'un Noël de Coursas, qui se trouvant de passage à Annonay en 1625 et y étant tombé malade, se fit de protestant catholique, ce qui donna lieu à des troubles pendant lesquels plusieurs ecclésiastiques et magistrats furent insultés ?
#Lacroix, L'Arr. de Montélimar, v, 117 et 157. - De Coston, Hist. de Montélimar, i, 184. - Arch. Drôme, E, 6414, 6415 et 6437. - De la Roque, Arm., du Languedoc., i, 365. - Arnaud, Hist. prot. du Viv. i, 590. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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