COURBASSIER (Louis-Auguste)
COURBASSIER (Louis-Auguste)), médecin et archéologue, né à Châteauneuf-de-Mazenc, le 18 octobre 1811, fut reçu officier de santé à Montpellier, le 30 mars 1838, s'établit d'abord dans son bourg natal, puis à Saint-Nazaire-en-Royans, autre petit bourg qu'il habitait en 1847, date à laquelle il proposa aux habitants des trois ou quatre communes formant son arrondissement médical, de former entre eux une " Société d'assurances contre les frais et dépenses occasionnés par les maladies. " L'économie de son projet est fort clairement exposée dans un prospectus de 7 pages intitulé : Prospectus d'association pour assurer à tous les secours de la méde cine (Valence, Chenevier et Chavet {219}1847, in-4º), et l'on y voit qu'il offrait de donner ses soins à tous les sociétaires en cas de maladie, " de résider un jour fixe de chaque semaine dans chaque village où il y aura des abonnés, de faire ou faire faire toutes les opérations chirurgicales de second ordre et de se transporter au domicile du malade toutes les fois qu'il en sera requis " moyennant la faible redevance d'un franc par tête et par an, pourvu qu'il y ait au moins 4,000 abonnés. Cette proposition était d'ailleurs précédée de considérations humanitaires, d'une grande justesse et d'une rare franchise ; car, après avoir dit que bien " qu'elle se trouve, au point de vue scientifique, dans un état d'imperfection relativement très grand, la médecine possède néanmoins une foule de faits bien constatés et de procédés pratiques bien combinés, qui peuvent être utilisés pour soulager l'homme souffrant, le garantir du mal dans certaines circonstances et, en définitive, améliorer son sort ", il ne parle pas de guérir.
Onze ans plus tard (15 avril 1858), Courbassier, alors établi à Châteauneuf-d'Isère, pays de sa femme, adressait à ses confrères le prospectus d'une publication périodique, ayant pour titre : Les Idées d'un Médecin de campagne, journal des intérêts de la médecine rurale, paraissant tous les mois, et trois mois après, le premier et seul numéro de ce journal, formant un cahier de 51 pages in-8º (Valence, Chaléat). Il s'agissait pour lui de répondre à certaines attaques du Dr Piorry, contre les officiers de santé, en prouvant que la plupart de ces derniers joignent, de l'aveu de ce médecin luimême, " à une bonne éducation première, des talents de premier ordre " ; consacrant, par suite, la première partie de son journal à la défense des intérêts des officiers de santé, l'autre aux communications de ses confrères, et terminant enfin par cette spirituelle boutade : " Pourquoi n'éditez-vous pas votre journal à Paris ? nous a-t-on dit. Nous répondons : parce que, d'abord, nous sommes trop modeste et trop peu titré pour avoir d'autre prétention que celle de nous adresser, dans un style à notre taille et avec nos connaissances trop peu professorales, à des lecteurs qui savent toujours nous comprendre, parce qu'ils vivent dans notre milieu. Qu'en second lieu, désirant réhabiliter la médecine rurale, cette publication doit, pour atteindre son but, porter l'habit de sa condition. " Mais cette seconde tentative ne fut pas plus heureuse que la première, car ce numéro spécimen du journal ainsi annoncé ne fut suivi d'aucun autre, et c'est probablement pour se consoler de ces mécomptes, que notre médecin, revenu à Saint-Nazaire-en-Royans, se mit à étudier les restes antiques disséminés dans la contrée environnante, puis émit, dans le Bulletin de la Société d'archéologie de la Drôme, l'opinion que l'antique Ventia, dont la position a donné lieu à tant de savantes dissertations, devait s'élever au confluent de l'Isère et de la Bourne, ou tout au moins dans son voisinage.
En résumé, ce médecin de campagne était d'une culture intellectuelle bien supérieure à son milieu et de sentiments élevés, mais un théoricien et un penseur plutôt qu'un homme pratique ; aussi, était-il dans un état voisin de la misère, lorsqu'il mourut le 20 janvier 1871.
#Bull. d'Archèol., ii, 199. - Le Dauphiné, nº 216. - Notes de M. Et. Mellier.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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