VESC (Jean de)
VESC (Jean de)), prélat à qui on donne généralement pour père le favori du roi Charles VIII, baron de Grimaud, était, en réalité, le troisième fils de Rostaing, coseigneur de Montjoux, et de Dauphine Arnaud, et conséquemment le frère du précédent, ce qui ne l'empêcha pas de bénéficier, tout aussi bien que ce dernier, de sa parenté avec Etienne. Etant entré dans les ordres, il devint, en effet, bientôt chanoine de Die, prieur de Saillans, archidiacre d'Angers, chantre de la Sainte-Chapelle de Paris, et était, avec cela, protonotaire apostolique, lorsqu'il fut nommé évêque de Vence, en 1491, aux lieu et place de l'ancien confesseur du roi René, Raphaël Monso, qui venait de mourir. Suivant l'historien de cette ville, cette nomination fut dictée au roi de France par le désir d'avoir sur la frontière des Alpes un prélat absolument dévoué, qui servît ses projets en Italie ; mais on ne voit pas cependant que notre évêque ait fait autre chose, pendant son séjour à Vence, que de soutenir ses chanoines dans leur lutte contre la famille de Villeneuve, à qui ils disputaient la seigneurie temporelle de sa ville épiscopale ; et, s'il est vrai, comme le dit cet historien, qu'il en résulta de gros chagrins pour Jean de Vesc, c'est, en tout cas, bien à tort qu'il le fait mourir, des suites de ces chagrins, au commencement de l'année 1494 ; car, notre prélat fut alors tout simplement transféré à l'évêché d'Agde (25 février 1494), qu'il devait occuper trente et un ans.
Evêque d'Agde, Jean de Vesc établit en 1500 une congrégation de prêtres séculiers, dite de la Sainte-Trinité, dans l'église de Gignac, et fit imprimer en 1510 le bréviaire de son diocèse, chez l'imprimeur valentinois Jean Belon (voir ce nom). Quant à la part qu'il prit en cette qualité aux délibérations des Etats du Languedoc, elle fut des plus actives, et il les présida même plusieurs fois, notamment en 1503, 1511 et 1512. Aussi peut-on croire que c'est en vue de le récompenser des services qu'il rendit ainsi, que le roi lui fit avoir, dès 1498, le doyenné de la cathédrale de Bayeux et, en 1519, l'abbaye de Saint-Pierrede-Canes au diocèse de Narbonne, ce qui fit de lui un des prélats les mieux pourvus de bénéfices ecclésiastiques. Deux ans après (août 1521), notre évêque d'Agde confirmait l'élection de l'abbé de Saint-Tibéri, qui fut ensuite cassée par le pape ; enfin, en 1525, il se démit de son évêché en faveur d'Antoine de Vesc, fils de Charles, baron de Grimaud, et petit-fils de son parent et protecteur le favori du roi Charles VIII ; après quoi il n'est plus question de lui.
#Lacroix, L'Arr. de Mont., ii, 71, et iii, 121. - Tisserand, Hist. de Vence, 88. - Gall. christ., éd. D. Piolin, iii, 1226. - Pithon-Curt, iii, 463. - Jordan, Hist. d'Agde, 375, 376. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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