RAYMOND (Jean-Michel)
RAYMOND (Jean-Michel)), chimiste, né à Saint-Vallier, le 24 mars 1766 et décédé en la même ville, le 6 mai 1837, appartenait à une famille d'avocats. Au moment où éclata la Révolution, son père était premier échevin et son aïeul, lieutenant de juge. Quant à lui, ayant étudié la médecine à Montpellier et pris le grade de docteur, il s'établit, dit-on, dans sa ville natale en 1786, mais ne figure pas, en tout cas, comme médecin, sur l'Almanach de 1789 ; ce qu'il y a de très certain, c'est qu'il abandonna bientôt la médecine et Saint-Vallier, pour aller étudier la chimie à Paris, où il fut le disciple et l'ami de Fourcroy, de Vauquelin et de Berthollet. Revenu ensuite à Saint-Vallier, il venait d'y créer une blanchisserie de toiles par de nouveaux procédés, quand le Gouvernement l'envoya dans le Midi, en qualité d'inspecteur général, pour y hâter la fabrication des poudres et des salpêtres, mission qu'il remplit avec zèle. Seulement, la place de commissaire des poudres lui ayant été ensuite offerte par le Comité de Salut public, où siégeait Fourcroy, il la refusa, pour se remettre à sa blanchisserie de toiles, dont les résultats ne furent pas heureux. Il dut même l'abandonner une seconde fois, au mois de janvier 1795, pour aller étudier de nouveau la chimie à l'Ecole normale, d'où il passa à l'Ecole polytechnique en qualité de préparateur et répétiteur. Peu de temps après, Raymond publiait, dans le Journal des Mines, un mémoire sur les propriétés de l'acide nitreux, et, dans les Annales de Chimie, certains articles préconisant un nouveau procédé pour se procurer promptement et à peu de frais, de grandes quantités de gaz hydrogène phosphoré. Mais cela ne l'empêcha pas, de retourner ensuite à Saint-Vallier pour y recommencer des expériences de blanchiment des toiles, qui ne furent pas plus heureuses que les précédentes. Cette fois-ci, il renonça à son projet de blanchisserie pour devenir professeur de chimie à Tournon, dont le collège venait d'être converti en école centrale du département de l'Ardèche ; c'était en 1802. Appelé un an plus tard à la chaire de chimie appliquée à la teinture, nouvellement fondée par la ville de Lyon, il rendit de véritables services à l'industrie lyonnaise, notamment en inventant le bleu Raymond, qui devait remplacer avantageusement l'indigo, pour la teinture de la soie ; cette découverte lui valut un don de 8,000 fr. à titre de récompense, le 2 juillet 1811. Trois ans après, ayant fondé, à Saint-Vallier, une manufacture de produits chimiques, Raymond abandonna sa chaire pour se consacrer tout à fait à la direction de cet établissement, dont les produits obtinrent de tels succès à l'Exposition de 1819, qu'il reçut alors une médaille d'or et la croix de la Légion d'honneur. Il céda ensuite son établissement à son fils et à son gendre, qui perfectionnèrent encore certains de ses procédés, et il venait de publier deux volumes de Souvenirs, dans lesquels il raconte ses débuts, la part qu'il prit aux progrès de la science et ses relations avec les savants, les artistes et autres personnages distingués, lorsqu'il mourut.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Notice biographique sur M. J.-M. Raymond, de Saint-Vallier. (Valence, Borel), in-8º de 7 pp., signé : Delacroix. C'est un tirage à part de la Revue du Dauphine (I, 344-48) ; de plus, l'ar{296}ticle a été reproduit dans le journal La Paix, numéro du 23 juin 1837, et Le Biogr. et le Nécrol. réunis, numéro de juillet de la même année.
Quant à la découverte de M. J.-M. Raymond, elle a donné lieu à : Rapport de la Commission de chimie de la Société des amis du commerce et des arts de Lyon, sur les boules de bleu inventées par M. Raymond,... (Lyon, Ballanche, 1808, in-8º de 31 pp.), et à : Description du procédé de M. Raymond, professeur de chimie à Lyon pour teindre la soie avec le bleu de Prusse,... précédée du rapport fait à Sa Majesté sur cette découverte, et du décret impérial qui en récompense l'auteur. Paris, 1811 ; in-8º de 32 pp. dans lequel se trouve une Description raisonnée du procédé de Raymond, écrite par lui-même.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Souvenirs d'un oisif. Lyon, Ayné fils, 1836 ; 2 vol. in-8º de 254 et 201 pp., avec dédicace au docteur Duret, d'Annonay.
II. Essai sur le jeu considéré sous le rapport de la morale et du droit naturel. Lyon, Ayné, 1835, in-8º de 164 pp.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
RAYMOND, frère de saint Hugues, évêque de Grenoble.htm <-- Retour à l'index --> RAYMOND-MERLIN (Jean).htm