RABOT (Bertrand)
RABOT (Bertrand{286}), le fondateur d'une grande famille de robe dauphinoise dont un fort de Grenoble conserve le nom, est un notaire de Crest dont les protocoles formaient autrefois trois registres des archives de la Chambre des comptes de Dauphiné. Petit-fils d'un Pierre Rabot, d'Upie, qui devint, dit-on, lieutenant de la compagnie d'hommes d'armes du comte de Valentinois Louis Ier, à la suite de son mariage avec la fille naturelle de ce comte, tandis qu'il résulte d'un acte du 5 mai 1341 qu'il fut tout simplement affranchi des " tailles, courvées et autres impositions rustiques ", c'est-à-dire anobli, par le comte Aimar V, en 1330, il était fils de Jean Rabot qui s'établit notaire à Crest, vers 1365, et qui, étant aussitôt devenu l'intendant et le fondé de pouvoir d'Aymar VI, - celui des comtes de Valentinois qui fit le plus de transactions et de marchés, - pénétra tellement ainsi dans les affaires de ces comtes, qu'il fut pour eux l'homme nécessaire. Or, Bertrand venant après son père, fut tout autre chose qu'un simple tabellion à la cour de Louis II, dernier comte de Valentinois et de Diois ; recevant pour lui des hommages et intervenant en son nom, dans toutes sortes de transactions et de procès, il fut surtout un conseiller pour lui. Il n'y a qu'à lire ses dépositions dans l'enquête qui suivit l'annexion du Valentinois et du Diois au Dauphiné pour s'en convaincre ; et l'on devine, en même temps, qu'il fut pour quelque chose, peut-être pour beaucoup, dans la donation que ce comte fit de ses états au fils aîné du roi Charles VI, le futur Charles VII, en 1416. Pour tout dire, Bertrand Rabot fut un personnage important à la cour du dernier comte de Valentinois, et encore après que ce comte fut passé de vie à trépas, ainsi que le prouvent les deux faits suivants d'ordre bien différent. Trouvant que le gouverneur du Dauphiné tardait trop à reconnaître leurs libertés et franchises municipales, les habitants de Crest chargèrent, en effet, en 1427, le notaire Bertrand Rabot de faire à ce sujet les démarches nécessaires, lui donnant pour cela tout pouvoir ; et dix-neuf ans après, le roi de France ayant besoin du testament du comte Aimar V (1339), qui était dans les minutes de notre notaire, celui-ci ne se dessaisit de cet acte, sur les réquisitions du juge mage des comtes de Valentinois et de Diois, qui le qualifie procureur de magnifique seigneur Louis de Poitiers, comte de Valentinois, qu'après avoir obtenu que l'on fît préalablement de nombreuses copies de ce testament, crainte d'accident et des voleurs, ainsi que cela est dit tout au long dans la décharge qui lui fut alors donnée par ce magistrat, qui scella de son sceau toutes ces copies. Or, du moment que Bertrand Rabot était encore notaire à Crest en 1446, {287}c'est donc à tort que Rochas dit qu'il fut fait procureur fiscal du Dauphiné, autrement dit procureur général en 1438, et d'autant plus à tort, qu'il tabellionnait encore en 1478, ainsi que cela résulte de nombreuses reconnaissances par lui reçues. Enfin, il y a tout lieu de croire que notre notaire mourut, comme son père, dans la maison qu'il habitait à Crest, au bas et à gauche de l'escalier de N.-D. de Consolation, maintenant appelé escalier des Cordeliers, et que, de même que son père aussi, il fut inhumé dans l'église collégiale Saint-Sauveur de cette ville, où était la tombe des Rabot.
#Généal... de Rabot, édit. J. Chevalier, 2. - Inv. de la Chamb. des comptes de Dauph., vº Crest et vº Upie. - Min. de Vincent, notaire à Crest. - Guy Allard, La vie de Jean Rabot. - Bull. d'arch., xv, 390. - Arch. mun. Crest, AA, i.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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