PELOUX (Adrien)
PELOUX (Adrien)), bien que né dans le département de l'Ain, en 1830, est, sans contredit, une des illustrations de notre département ; car, indépendamment de ce que son père, qui était colonel d'artillerie, tint garnison à Valence, ses frères et sa sœur avaient acquis droit de cité dans cette ville, lorsqu'il s'y établit à son tour avocat, en 1855 ; après avoir fait son stage à Bourg et ses études de droit à Grenoble et à Strasbourg, suivant les hasards de la vie de garnison. Or, avocat, il se fit si promptement aimer et estimer de ses confrères qu'il était depuis longtemps membre du conseil de discipline de l'Ordre et venait d'être élu bâtonnier, quand éclata la malheureuse guerre de 1870, ou plutôt quand les défaites de Wœrth et de Wissembourg rappelèrent notre pays à la réalité des choses. Profondément atteint dans son patriotisme par ces revers, il n'hésita pas alors à abandonner une situation enviable, pour se faire soldat. D'abord lieutenant, puis capitaine de la 6e compagnie du 2e bataillon des mobiles de la Drôme, il faisait vaillamment campagne depuis près de quatre mois, autour de Paris assiégé, lorsqu'il périt à l'attaque du plateau de Montretout, le 19 janvier 1871. Ayant reçu l'ordre de déployer sa compagnie en tirailleurs sans dépasser le plateau, il était à son poste, rongeant son frein de ce qu'il lui était formellement défendu de marcher en avant, c'est-à-dire de chercher à déloger un ennemi qui nous mitraillait à l'abri de tranchées et de murs crénelés, lorsqu'il tomba la cuisse brisée par un projectile qui déchira l'artère au point de rendre toute ligature impossible. Le soir, il était mort et, touchant détail, lorsqu'on le déshabilla pour faire sa toilette funèbre, on trouva sur lui une Imitation de Jésus-Christ et les photographies des siens.
Six jours après, on inhumait le capitaine Adrien Peloux à Courbevoie, d'où son corps fut ensuite transporté dans l'Ain, auprès de ceux de son frère et de sa mère, ainsi qu'il l'avait demandé ; mais la ville de Valence n'en tint pas moins à honorer la mémoire de celui qu'elle pouvait considérer comme un des siens. Une de ses rues porte le nom d'Adrien Peloux, et les membres du barreau de cette ville à qui Peloux disait en partant : " L'envahissement de la France par les Prussiens serait une honte, et je ne veux pas que mon fils rougisse de moi ", les membres du barreau de Valence, disons-nous, ne pouvant faire à ce confrère tombé au champ d'honneur de triomphales funérailles, firent célébrer un service pour lui à l'église cathédrale, chargèrent un des leurs, M. Guichard, de faire son éloge dans une réunion solennelle, tenue au palais de justice, le 18 février 1871, et décidérent enfin que le " portrait de M. Peloux serait placé dans la salle du barreau, afin de perpétuer le souvenir de sa mort héroïque. "
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. Eloge funè. bre de M. Adrien Peloux, bâtonnier de l'Or{226}dre des Avocats de Valence, capitaine de la Garde mobile de la Drôme, tué le 19 janvier 1871, sous les murs de Paris. S.l.n.d., in-8º de 14 pp.
#Louis Huz, Mob. de la Drôme. Rapport, 39. - De Beugny d'Hagerue, La Garde mob. Drôme, 22. - Courr. de l'Ain, du 31 janvier et du 17 juillet 1871.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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