MONTLOVIER (Jean-Denis de)
MONTLOVIER (Jean-Denis de)), écrivain, né à Valence, le 27 avril 1733, de Jean-Gaspard-Laurent, médecin, et de Jeanne Blanc, fut d'abord avocat au parlement de Grenoble, puis gendarme de la garde du Roi, et surtout encyclopédiste. En effet, s'étant lié avec Diderot, d'Alembert et autres, pendant les vingt-trois ans qu'il habita Paris, il donna des articles à l'Encyclopédie et fut un admi{166}rateur tellement passionné des philosophes et de leurs doctrines que, s'étant retiré dans le domaine de Dagues, sur Marsanne, après la mort de son père, en 1781, il y fit élever aussitôt un autel à Voltaire, avec cette inscription : Ce sont la les Dieux qu'il faut adorer, se plaisant ensuite à montrer aux gens du voisinage ce qu'il appelait sa " chapelle. " Il composa aussi dans cette retraite quelques comédies, dont deux au moins ont été publiées sous le pseudonyme de : Un ancien militaire. Mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est que, vivant là sans famille, attendu qu'il ne se maria pas, il avait pour intime ami et souvent pour commensal un prêtre insermenté, l'abbé Saint-Geneys, curé de Manas, dont il institua le neveu son héritier universel, peu de jours avant sa mort arrivée le 22 floréal an XII (11 mai 1804) ; et que ses héritiers naturels, qui étaient des cousins, ayant attaqué la validité de son testament, en s'appuyant sur l'article du Code qui veut que le ministre qui assiste une personne dans sa dernière maladie ne profite pas des donations à lui faites par cette personne, il en résulta un procès des plus étranges. En effet, tandis que les cousins du testateur soutenaient que celuici " avait satisfait à tous ses devoirs de chrétien et que le curé de Manas avait rempli auprès de lui son ministère dans toute l'étendue de ses fonctions ", ce dernier disait, au contraire, pour sa défense : " Je connaissais les principes de Denis Montlovier, j'étais son ami depuis 40 ans, il haïssait les prêtres et les dévots, je n'ai pas dû lui parler de religion ; c'est donc une assertion non seulement fausse mais ridicule que j'aie pu exercer auprès de lui les fonctions de mon ministère. "
BIBLIOGRAPHIE. - I. La Révolution, pièce composée en 1792, que nous ne connaissons que parce qu'il en est question dans un factum de procès.
II. L'Ami de Cour, comédie en 5 actes et en vers. Valence, Marc Aurel, an IX, in-8º de 77 pp.
III. Les Regrets, comédie en un acte et en vers, par l'auteur de L'Ami de Cour. Idem, idem, an XI, in-8º de 34 pp. + 1 f. d'errata.
#Et. civ. - Consult. sur le proc. des sieurs Gaillard et Montlovier, contre le sieur Saint-Geneys, curé de Manas, et son neveu. S.l.n.d., in-4º de 20 pages. - Ed. Maignien, Dict. anon., 163, 2191. - Notes de famille.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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