MAGNAN (Antoine-Henri-Victor)



MAGNAN (Antoine-Henri-Victor)), minéralogiste et géologue, naquit à Valence le 16 septembre 1832 ; après avoir fait de bonnes études classiques dans les collèges et lycées de la région, il entra à l'Ecole des mineurs de Saint-Etienne, mais dut bientôt la quitter pour aider son père, ancien armurier, dans l'exploitation de différentes houillères de l'Aveyron, de l'Hérault et du Cantal. Quelque temps après, il allait seul en Espagne, pour y étudier les houillères et les mines de plomb des Asturies et de la Sierra-Morena ; mais ce n'est qu'en 1864 qu'il commença à étudier la géologie, et cela avec un tel succès qu'au bout d'une année d'études, à la faculté des sciences de Toulouse, il pouvait relever les erreurs de ses maîtres. Le chef-lieu du département de la Haute-Garonne étant devenu tout à fait sa patrie d'adoption, il s'adonna presque exclusivement à l'étude des Pyrénées et de leurs ramifications, au point de vue géologique, modifiant utilement et d'une manière exacte les divisions adoptées jusquelà pour l'indication de leurs différentes couches de terrain, et précisant la composition de certaines d'entre elles que l'on n'avait pas encore distinguées. C'est ainsi qu'il fut le premier à distinguer trois niveaux dans le trias et à reconnaître le niveau du Reichstein, sur les bords du plateau central ; on lui doit aussi d'avoir indi{111}qué la composition du terrain houiller proprement dit et du permica dans les Corbières. Outre cela, il découvrit, concurremment avec l'italien Capellini, dont il ignorait les travaux, l'existence de la zone à Avicula Contorta, de l'infra lias et délimita d'une manière très nette et très utile pour la pratique, le trias et le terrain des Pyrénées ; enfin, son étude des terrains crétacés suffirait pour le rendre illustre. Aussi sa mort prématurée, à Toulouse, le 3 juillet 1872, causa-t-elle une douloureuse émotion dans le monde savant de la région, pour ne pas dire dans celui de la France entière ; c'est que, indépendamment de ce qu'on sentait qu'il devait donner encore beaucoup, il était, suivant un de ses collègues, le seul géologue qui aurait eu le droit d'appeler les Pyrénées, ses Pyrénées, ce qu'il se serait d'ailleurs bien gardé de faire, étant trop modeste pour cela.
Rappelons que Henri Magnan fut un des fondateurs de la Société d'histoire naturelle de Toulouse et que c'est lui qui, ayant été improvisé officier du génie vers la fin de nos désastres, en 1871, fit exécuter le captage des sources du polygone de Toulouse, grâce auquel les troupes campées auprès de cette ville purent avoir toute l'eau qui leur était nécessaire. Quant à ceux de ses travaux écrits qui ont été publiés, ils forment une vingtaine de mémoires dont voici les titres, avec l'indication des bulletins dans lesquels ils se trouvent :
I. Sur un chaînon qui réunit les Corbières à la Montagne Noire. Découverte de la zone à Avicula-Contorta. (Bull. de la Soc. géol. de France, 2e série, xxiv, 1867.)
II. Coupe des Pyrénées de l'Ariège. Sur l'Ophite. Aperçu sur les érosions et les failles. (Id., 1868.)
III. Coupe des petites Pyrénées de l'Ariège. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 2 mars 1868.)
IV. Sur la craie du versant N. de la chaîne pyrénéenne. (Id., 22 juin.)
V. Sur une deuxième coupe des petites Pyrénées de l'Ariège et sur l'Ophite. (Id., 10 août.)
VI. Essai sur les formations secondaires du bord S.-O. du plateau central de la France, entre les vallées de la Vère et du Lot. (Bull. Soc. d'hist. nat. de Toulouse, iii, 1869.)
VII. Notes sur les terrains crétacés des Pyrénées françaises et des Corbières. (Id., iv, 1870.)
VIII. Comparaison et altitude des dépôts infraliasiques du plateau central de la France. (Id.)
IX. Aperçu géologique de la région des Pyrénées-Orientales comprise entre Soulatge et le pont de la Fou. (Id.)
X. Aperçu géognostique de la vallée du Gers. (Id.)
XI. Terrain où prennent naissance les sources sulfureuses. (Id.)
XII. Documents relatifs à la connaissance de la partie inférieure du terrain de craie des Pyrénées françaises et des Corbières, à propos de ce terrain et des étages du Muschelkalk et du Reichstein dans le Tarn et l'Aveyron. (Id.)
XIII. Sur les anciens glaciers des Pyrénées. (Id.)
XIV. Notice sur le terrain quaternaire des bords de la Montagne Noire, entre Castres et Carcassonne, et sur les bords du Lot. (Id.)
XV. Divers terrains détritiques des environs de Pau. (Id.)
XVI. Coupe générale des Pyrénées de l'Ariège et des environs d'Estari, sous le méridien du port de Salau. (Id.)
XVII. Coupe de la Montagne Noire aux Pyrénées, à travers le massif des Corbières. (Id.)
XVIII. Sur les formations secondaires des bords S. O. du plateau central de la France. (Bull. Soc. géol. de France, 2º série, xxvii, 1870).
XIX. Craie des Pyrénées françaises et des Corbières. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences (7 mai 1870)).
XX. Mémoire sur la partie inférieure du terrain de craie des Pyrénées françaises et des Corbières. (Mém. Soc. géol. de France, 2e série, ix, 1872.)
#Et. civil. - Bull. de la Soc. d'hist. nat. de Toulouse et Bull. d'archéol., viii, 247.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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