LE BLANC (François)
LE BLANC (François)), célèbre numismate, né à Romans, vers le milieu du xviie siècle, et décédé à Versailles, au mois de juin 1698, était probablement le fils d'un Jacques Le Blanc, que l'on trouve cotisé aux tailles en 1654, et le petit-fils ou le petit-neveu de Pierre Le Blanc, commis garde des vivres en 1590, contrôleur général du domaine et receveur général des Etats du Dauphiné, de 1599 à 1605, enfin président en la Chambre des comptes de Grenoble, - personnage dont la maison, à Romans, était à l'entrée du pont sur l'Isère, et que Piémond appelle " le pire ennemi du peuple ", ce qui veut dire qu'on l'accusait de s'être fort enrichi en maniant les deniers publics, mais n'empêche pas qu'il mourut en 1643, laissant des affaires fort embarrassées. On a dit de ce numismate qu'il s'adonna à l'étude des monnaies pour se distraire de chagrins domestiques ; en tout cas, il le fit avec passion et succès, car, étant allé à Paris, en 1684, pour y compléter un travail qu'il se proposait de publier, le directeur du cabinet des médailles du roi le fit nommer aussitôt garde de ce cabinet. Puis, ayant accompagné le comte de Crussol en Italie, il y recueillit quantité de pièces fort rares, entre autres un denier d'argent de Louis le Débonnaire, frappé à Rome, trouvaille dont il se prévalut pour composer une dissertation tendant à prouver que les souverains de la France régnèrent autrefois sur la Ville éternelle, et que c'est conséquemment à tort que les papes font remonter jusqu'à Constantin leur souveraineté sur cette ville, ce qui fut vu du meilleur œil naturellement par le gouvernement de Louis XIV, qui le chargea aussitôt " de travailler à l'Histoire générale des Monnoyes de France, depuis le commencement de la Monarchie ". Ces termes sont de Moreri, qui nous apprend encore que " M. Le Blanc était choisi pour travailler à l'Histoire auprès des Princes, lorsqu'il mourut subitement ", et dit de plus qu'il " étoit un homme plein de feu et de vivacité, cependant jeune et mélancolique. "
{88}BIBLIOGRAPHIE. - I. Dissertation historique, par François Leblanc, sur quelques monnoies de Charlemagne, de Louis le Débonnaire, de Lothaire et de ses successeurs, frappées dans Rome, par lesquelles on réfute l'opinion de ceux qui prétendent que ces princes n'ont jamais eu aucune autorité dans cette ville que du consentement des Papes. Paris, J.-B. Coignard, 1689, in-4º. Cette dissertation a été réimprimée en 1692, avec l'ouvrage suivant.
II. Traité historique des Monnoies de France, depuis le commencement de la Monarchie jusqu'à présent. A Paris, chez Jean Jombert, près les Grands-Augustins, à l'Image de Notre-Dame. Volume in-4º de 8 ff. + 411 et 420 pp. + 8 ff. de tables et 58 planches gravées, dont le titre également gravé comporte une médaille de Louis XIV avec, en exergue : Ludovicus Magnus, Rex Christianissimus et au-dessous : Au Roy, restaurateur des Monnoies. Cet ouvrage a été réimprimé en 1692, à Amsterdam, chez Pierre Mortier, en un volume également in-4º, dans lequel on trouve, à la fin, la Dissertation, qui forme le nº I.
#Biog. du Dauph., ii, 44. - Arch. mun. de Romans, CC, 127. - Dr Chevalier, Arm., 136. - Brun-Durand, Mém. d'Eustache Piémond, 480, 534. - Moreri, Dict. univ. - Paul Lacroix, Revue univ. des arts., xvii, 109. - Baudelot de Danval, De l'utilité des voyages, ii, 687. - Etc., etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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