LA TOUR-DU-PIN (Pierre de)
LA TOUR-DU-PIN (Pierre de)), fils aîné du précédent, du vivant de qui il porta le nom de baron des Plantiers, naquit à la Charce en 1607 et, conséquemment, n'était pas encore âgé de quinze ans, lorsqu'il accompagna son père en Languedoc, ce qui n'empêcha pas le duc de Rohan de lui donner le commandement d'un régiment d'infanterie, à la tête duquel il alla si bravement au feu, qu'il fut grièvement blessé à l'assaut du château de Montlaur (27 mars 1622). Revenu en Dauphiné après la signature de la paix (19 oct. 1622), il obtint au mois de mai 1625, une compagnie dans le régiment d'Estissac, avec lequel il fit le siège de La Rochelle contre ses coreligionnaires, et servit ensuite, comme commandant des Enfants perdus, dans l'armée que le roi Louis XIII mena en Piémont, au printemps de l'année 1629, se distinguant tout à fait à l'attaque du pas de Suze, le 5 mars, et, deux jours après, à celle du fort de Jaillon. On le trouve l'année suivante au siège de Pignerol (22 mars 1630), par le cardinal de Richelieu, et, en 1631, à la prise de Château-Salins, de Moyenvic et d'autres places du duc de Lorraine ; après quoi il revint dans ses foyers, mais pour en repartir neuf ans après, menant au siège de Turin l'arrière-ban de la noblesse du Gapençais, du Briançonnais et des Baronnies, et, deux ans plus tard (1642), il reprenait du service en qualité de volontaire dans l'armée de Roussillon, avec laquelle il fit le siège de Perpignan. Enfin, la mort de {74}son père, en 1645, l'ayant fixé dans ses terres, il représenta, en 1648, la noblesse du Gapençais dans une assemblée générale du Dauphiné, qui le chargea, conjointement avec les marquis de Sassenage et de Montélier, d'une mission en cour, dont les détails le retinrent à Paris ou à Versailles jusqu'à la fin de septembre 1649. Est-ce à cause des services qu'il rendit en cette circonstance que le marquis de la Charce obtint, en 1652, le brevet de maréchal des camps et armées du roi et deux régiments, l'un d'infanterie et l'autre de cavalerie ? En tout cas, tel était alors son dévouement au roi que, bien qu'étant resté fidèle jusqu'à la fin aux croyances calvinistes, il se montra dur pour ceux de ses vassaux protestants qui prirent part aux assemblées du Désert, ce qui a fait croire à la plupart des auteurs qu'il se convertit au catholicisme en même temps que son père, tandis qu'il est établi, au contraire, qu'étant décédé à Nyons, le 22 août 1675, il fut " enterré le lendemain dans le cimetière de ceux de la religion P. R. " Il avait, du reste, fait vingt ans plus tôt (15 nov. 1654), un testament aux termes duquel il léguait aux habitants de sa terre des Plantiers, en Languedoc, l'emplacement d'un temple ; aux protestants pauvres de la Charce, 100 livres, et pareille somme à ceux de Montmorin ; tandis que sa femme, Catherine-Françoise de la Tour-Gouvernet, dame de Mirabel, Montmorin et Sigottier, qui était sa cousine germaine et mourut le 17 mars 1709, âgée de 90 ans, abjura le protestantisme entre les mains de l'évêque de Gap, le 11 février 1686.
#Decourcelles, Dict. des gén., ix, 307. - Lacroix, L'Arr. de Nyons, i, 198. - Bull. Acad. Delph., i, et ii. - Arch. Drôme, B, 1195. - Lesbros, Mlle de La Charce, 254. - Expilly, Dict. des Gaules.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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