HOSTUN (Guillaume d')
HOSTUN (Guillaume d')), petit-fils du précédent, est le Guillaume d'Autun capitaine châtelain de Châteauneuf-de-Mazenc, qui joua un rôle considérable dans la reprise du château de Grignan, en 1395, et de qui de curieuses lettres, se rapportant à ce fait de guerre, ont été plusieurs fois publiées. Il était le fils aîné de Jean II d'Hostun, seigneur de ce lieu, et de Miracle de Montélier ; et, devenu châtelain de Châteauneuf, quand Jacques de Montmaur, gouverneur du Dauphiné, se fut emparé de cette place pour le roi-dauphin, au mois de nov. 1394, il l'était conséquemment depuis quelques mois, quand deux chefs de routiers, Amblard de Sédat et Guillaume Ponton dit Normand, s'emparèrent de nuit et par surprise du château et du seigneur de Grignan. Appelé alors aux armes par un capitaine Talabard, " chambellan de Mgr le roy " et du duc de Berry, que l'on croit être Amédée de Brotin dit Talabard, commandeur du Poët-Laval, non loin de Châteauneuf-de-Mazenc, Guillaume d'Hostun contribua puissamment à la reprise de Grignan, et il paraît même qu'il fut chargé de garder les prisonniers après la capitulation dont les clauses ne furent point respectées, ce qui donna lieu à une correspondance des plus curieuses entre Guillaume Ponton dit Normand et lui, le capitaine de routiers prétendant ne s'être rendu que parce que d'Hostun avait promis de lui " payer bien et loyalement la somme de 3,250 francs et cinq chevaux ou 500 francs pour la valeur, et deux draps de soye et les droyts que se porroyent apertenir pour le connestable ", et d'Hostun le niant. Ajoutons que les soldats de Ponton ayant été massacrés, bien qu'on leur eût promis la vie sauve, c'est à d'Hostun encore que Ponton s'en prit de ce manque de parole, se déclarant prêt à soutenir le fait devant " le roy, son soveyran et le sien, ou davant ung de nous seigneurs, ou devant mons le conestable, ou devant l'un de nous seigneurs les marescals. "
Comment ce différend se termina-til ? Aucun document ne le dit ; mais il y a tout lieu de croire que ce fut à l'avantage de Guillaume d'Hostun, car on le voit nommé, derechef, capitainechâtelain de Châteauneuf-de-Mazenc, le 6 janvier 1398, puis chargé tout spécialement de veiller à la défense de cette place, que menaçaient les troupes du comte d'Armagnac allant en Italie ; et, s'il fut remplacé, comme châtelain, au mois de juin 1400, remarquons bien que c'est par le duc Louis de Bourbon, oncle du roi, auprès de qui Guillaume d'Hostun était incontestablement " un pauvre homme ", ainsi que le disent les lettres patentes, qui furent adressées, pour cet effet, au gouverneur du Dauphiné, le 8 octobre suivant.
Sortant de Châteauneuf, Guillaume d'Hostun passa du reste au service de Louis II d'Anjou, roi de Naples et de Sicile, qui le fit chevalier et gentilhomme de sa chambre, ce que notre Dauphinois était lorsqu'il mourut au mois de mai 1409, ayant fait, quelques jours auparavant, un testament par lequel il instituait pour héritier Antoine d'Hostun, son frère puîné, sénéchal du Valentionis, attendu qu'il n'avait pas eu d'enfants de son mariage avec Falconne de Baboye.
#Lacroix, L'Arr. de Montélimar, ii, 54 et iv, 203. - Arch. Isère, B., 3143 ; - Bull. d'archéol., iii, 353. - Revue du Dauph., iii, 363. - P. Anselme. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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