GUILLAUME IV abbé de Saint-Chaffre
GUILLAUME IV abbé de Saint-Chaffre, dans le Velay, personnage dont il est fréquemment question aux xie et xiie siècles, était le sixième fils du comte de Valentinois, Geilin III, et d'Ava, et conséquemment le frère d'Odon, évêque de Valence en 1058, suivant l'acte de donation du lieu de St-Victor-de-Vals à l'abbaye de St-Chaffre dont le texte a été conservé par D. Estiennot, tandis qu'une analyse dudit acte insérée dans le cartulaire de cette abbaye le dit fils d'Humbert et d'Aymerude. En tout cas, il était de notre contrée et fut lié de bonne heure avec saint Hugues, évêque de Grenoble, qui était, on le sait, de Châteauneuf-d'Isère, non loin de Valence. Il fut même, dit-on, son commensal pendant une vingtaine d'années et, l'ayant suivi à Grenoble, il se lia, comme lui, avec saint Bruno, ce qui a fait croire qu'il se fit chartreux, tandis qu'il entra, au contraire, dans l'ordre de St-Benoit et était, en effet, à la tête du prieuré de St-Laurent de Grenoble, qu'il acquit dans la suite aux religieux de St-Chaffre, quand ceux-ci l'élurent abbé, à cause de son origine, de sa connaissance des lettres divines et profanes, de son amour de la religion et de sa soumission aux décrets de l'Eglise, dit une chronique placée en tête d'une transcription des titres de son abbaye, faite sur son ordre, par un de ses religieux. C'est en 1086 qu'il fut élu, mais ce n'est que l'année suivante qu'il reçut la bénédiction abbatiale, des mains de l'évêque du Puy et non de celles de saint Hugues, évêque de Grenoble, comme l'avancent les auteurs de l'Histoire du Languedoc ; car, ce dernier prélat fut seulement présent à cette bénédiction.
Trois ans après (le 1er avril 1090), le nouvel abbé obtenait du pape Urbain II la confirmation de tous les droits et possessions de l'abbaye de St-Chaffre, confirmation renouvelée par le pape Pascal II, le 24 mars 1105. Indépendamment de cela, il peut être considéré comme le restaurateur {400}de cette abbaye, dont il augmenta les possessions d'une manière sensible, grâce aux libéralités des évêques du Puy, de Rodez et de Viviers, des Dauphins, des vicomtes de Polignac et d'autres seigneurs ; et l'on peut enfin se faire une idée de la réputation dont il jouit de son temps, par ce que dit de lui le chartreux Guigues, qui l'appelle vir venerabilis, vir ætate et sanctitate reverendus, dans sa Vie de saint Hugues, évêque de Grenoble. Or notre abbé vivait encore à ce moment-là, et c'est vers 1136 que le chartreux Guigues écrivait ; d'où il résulte que Guillaume IV gouverna l'abbaye de Saint-Chaffre pendant au moins un demi siècle.
#Cart. de Saint-Chaffre, p. 116 et suiv. - Hist. du Languedoc, liv. XV, ch. 30. - Bolland., Acta sanct., i, 40 et 43 ; iii, 616, 704. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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