FABRE, FAURE, LEFÈVRE ou LEFEBVRE (Pierre)
FABRE, FAURE, LEFÈVRE ou LEFEBVRE (Pierre)), frère aîné du précédent et comme lui d'abord marchand de draps, quitta un moment Romans pour Grenoble, où il fut en relation d'affaires avec le dauphin Jean II, à qui il avança, en 1310, certaines sommes et qui l'en récompensa, le 17 octobre 1316, en lui donnant l'importante mistralie de Morestel et Goncelin, que notre Romanais céda aussitôt à Eustache Pinel. Vingt-six ans après, le dauphin Humbert II, qui venait de s'emparer de Romans et dont il avait favorisé l'entreprise, reconnut ce service en associant Pierre Fabre à la direction de l'atelier monétaire de cette ville, qui prit alors une extension considérable, et enfin, le 2 août 1344, ce prince conféra à notre marchand romanais la maîtrise des monnaies delphinales, en lui adjoignant, comme homme du métier, le florentin Lappo, puis Othelin Lazari.
Chargé ainsi de la direction suprême des ateliers monétaires du Dauphiné, ainsi que le prouvent différentes ordonnances lui enjoignant de faire fabriquer certaines monnaies dans les ateliers de la Tronche, Serves, Crémieu, Mirabel et tous autres de l'Etat delphinal, Pierre Fabre conserva cette charge pendant tout le règne d'Humbert II, et c'est conséquemment lui qui fit frapper nombre de monnaies aujourd'hui fort recherchées par les numismates : florins d'or de grand et de petit poids, douzains ayant cours pour 12 petits deniers ; deniers noirs dits ternaux, ayant cours pour 3 deniers, à 3 deniers de loi et de 12 sols de poids ; deniers noirs dits petits ternaux ayant cours pour 3 oboles, etc., etc. Seulement, il négligea, paraît-il, de rendre compte de sa gestion, et fut en outre accusé d'infraction aux ordonnances du Dauphin ; ce qui donna naturellement lieu à des réclamations de la Chambre des comptes, et de là son remplacement, comme maître des monnaies delphinales, après l'annexion du Dauphiné à la France. En souvenir des services qu'il avait rendus, on lui donna cependant, comme compensation, la charge de prévôt de la monnaie de Vienne, et telle était encore alors son influence, que c'est à sa requête que les privilèges des monnayeurs dauphinois furent confirmés, le 31 octobre 1352, par le lieutenant du prince qui fut ensuite le roi Charles V. Mieux que cela, Pierre Fabre étant mort sans avoir rendu les comptes réclamés, Rodolphe et Ponce de Chevrières, ses neveux et ses héritiers, après avoir remboursé une somme de 400 florins d'or, furent mis hors de cause, par ordre du souverain, bien que le procureur fiscal leur réclamât encore 700 florins.
#Arch. de la Drôme, E, 3592, 3593. - Inv. des Dauph., 735, 1723. - Arch. de l'Isère, B, 2814. {310}- Morin-Pons. Num. du Dauph., 93, 94, 95, 128. - Docteur Chevalier, Arm. de Romans, 84. - Bull. d'archéol., xxii, 24. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
FABRE, FAURE, LEFÈVRE ou LEFEBVRE (Garin).htm <-- Retour à l'index --> FARRE (Jean-Joseph-Frédéric-Albert).htm