DUPUY DE BORDES (Henri-Sébastien)



DUPUY DE BORDES (Henri-Sébastien{282}), mathématicien, né à Grenoble, le 20 mai 1746, et décédé dans la même ville, le 27 mai 1815, a joué un rôle trop utile à Valence, pendant les années qui précédèrent immédiatement la Révolution, pour que nous ne lui consacrions pas une notice. Fils de Sébastien-Henri Dupuy de Bordes, aide-professeur de mathématiques au corps royal d'artillerie, dont la famille était originaire de Castillon au comté de Foix, où elle jouissait des privilèges de la noblesse dès 1506, il enseignait au même titre que son père, la même science que lui, à Grenoble, et s'était déjà fait connaître par de savantes publications, lorsqu'il fut nommé professeur de mathématiques à l'Ecole d'artillerie nouvellement créée à Valence (juin 1777). Et telle est la situation qu'il se fit, dans cette ville, par son enseignement, qu'une chaire de mathématiques ayant été ajoutée à celles que comprenait déjà son université, il en fut pourvu le 23 mai 1784, avec dispense de tout examen, " attendu que sa science et sa doctrine sont connues ", disent ses lettres de nomination, et qu'il fut un des premiers membres de la Société académique fondée à Valence dans ce temps-là. Or, abstraction faite de cela, Dupuy de Bordes rendit de véritables services à la municipalité valentinoise, comme ingénieur ; car, indépendamment de ce qu'il s'occupa de la reconstruction de la flèche de l'église Saint-Jean et de la restauration de la porte Saint-Félix, le Polygone et les premières casernes furent aménagés ou construits sur ses indications, et c'est enfin lui qui, après en avoir donné l'idée, dressa le plan des promenades extérieures, appelées aujourd'hui boulevard Maurice-Clerc, et de la place Saunière, à présent boulevard Bancel : tous travaux dont il ne voulut pas être payé, à ce que nous apprennent les délibérations consulaires, dans lesquelles on voit qu'il fut alors décidé de lui offrir en cadeau quelques pièces d'argenterie ou des bijoux.
Retourné à Grenoble, lors du transfert de l'Ecole d'artillerie dans cette ville (1792), Dupuy de Bordes fut ensuite professeur à l'Ecole centrale de l'Isère, puis, derechef à l'Ecole d'artillerie (1803), ce qu'il avait cessé d'être depuis neuf ans lorsqu'il mourut, étant alors membre de l'Académie delphinale.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Traité de Mathématiques de Monsieur Benjamin Robins, traduit de l'anglais... Grenoble, Jos.-Sulp. Grabit, 1771, in-8º de 16 + 575 pp. avec 2 pl.
II. Nouveaux principes d'artillerie, suivis de plusieurs discours qui leur servent de supplément (trad. du même). Grenoble et Paris, 1771, in-8º.
III. Eléments de Géométrie pratique. Grenoble, 1774, 2 vol. in-8º.
IV*. Observation de M. H. Dp. sur le Ciment de M. Loriot. Art. dans les Affiches du Dauph., 1774, nos 8 et 9.
V. Sur la Culture du Mûrier, tirée de différents mémoires présentés à la Soc. acad. et patriot. de Valence en Dauphiné, pour le concours du prix qu'elle a décerné en 1786. Grenoble, impr. roy., 1786, in-4º de 24 pp. - Autre éd., s.l.n.d. (mai 1787), in-8º de 11 + 22 pp.
VI. Instruction sommaire sur la Culture du Mûrier. Valence, Viret, 1787, in-8º de 22 pp.
Indépendamment de cela, Dupuy de Bordes a fourni à l'Encyclopédie les articles traitant des fortifications passagères et permanentes, et il lut à la Soc. acad. de Valence, un mémoire sur l'art d'extraire le goudron du charbon de terre, le 26 août 1786, et, en 1791, un autre sur les perfectionnements apportés par lui au forte-piano.
#Biogr. Dauph., i, 350. - Annales de Michel Forest, 146. - Arch. de Valence, BB, 50. - Arch. Drôme, C, 241 et D, 17. - Ed. Maignien., L'Impr. à Grenoble et Dict. des anon. du Dauph. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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