DUBOIS-CHATELLERAULT (Michel)
DUBOIS-CHATELLERAULT (Michel)), directeur des monnaies du duché de Parme, sous l'infant don Philippe (1748-1765), naquit à Valence en 1711. Il était fils de Pierre Dubois, " Me arquebusier, originaire de Chatellereau en Poitou ", qui habitait cette ville depuis 15 ans lorsqu'il y épousa, le 18 janvier 1710, Claudine Genin, fille de Louis, avocat au parlement de Bourgogne ; d'abord arquebusier comme son père, il s'occupa ensuite de mécanique avec tant de succès, que le hasard des circonstances l'ayant fait connaître de l'infant don Philippe, troisième fils du roi d'Espagne et gendre de Louis XV, ce prince ami de tous les progrès se l'attacha dès 1743, et devenu, cinq ans après, duc de Parme, le chargea de mettre l'atelier monétaire de ce duché, dont il le nomma directeur, à la hauteur des mieux outillés. Or, notre Valentinois s'acquitta si bien de sa tâche, que la république de Venise, s'étant décidée à son tour à substituer la frappe au balancier à la frappe au marteau dans la fabrication de ses monnaies, le demanda au duc de Parme pour un temps. Seulement, à Venise, Dubois-Chatellerault rencontra de tout autres difficultés qu'à Parme ; car, indépendamment de ce qu'il s'y heurta aussitôt au mauvais vouloir des ouvriers monnayeurs, qui tenaient à leurs vieux errements, les locaux mis à sa disposition ne purent être appropriés pour l'installation de ses machines. Mais, telle était sa volonté de réussir, qu'après avoir eu raison des résistances des ouvriers, il construisit de nouvelles machines s'adaptant aux locaux dont il disposait et, finalement, remplit si bien sa mission, que les membres du Sénat de la Sérénissime république écrivirent, le 4 décembre 1756, à l'ambassadeur du duc de Parme, que " le sieur Michel Dubois, directeur actuel de l'hôtel des monnoyes " de ce prince, " a manifesté son habileté et sa parfaite connoissance dans tout ce qu'il a opéré et dirigé avec un heureux succès ; " ajoutant : " Nous nous déclarons donc très satisfaits de lui et vous prévenons que, passé le mois de décembre, nous le rendrons au service du royal Infant, auquel il vous plaise faire connoitre notre reconnoissance. "
En un mot, cette transformation des ateliers monétaires de Venise, fut un triomphe pour Dubois-Chatellerault, qui se fit un devoir d'en perpétuer le souvenir en publiant : Gravures représentant les différentes Machines servant à la Fabrication des monnoyes au Balancier, construites à Venise pour le service de la Sérénissime République, présentées à S.A.R. Monseigneur l'Infant, don Philippe, duc de Parme..., par l'auteur directeur des Monnoyes, surintendant de cette nouvelle fabrication par décret du Sénat, le 11 may 1751 (A Parme, de l'impr. de Gozzi, MDCCLVII, in-4º de 21 feuillets et 10 planches : Gius. Zucchi del. et sculp.) ; sorte d'album d'une fort belle exécution et rare aujourd'hui, dont la dédicace au duc de Parme est signée : " Du Bois-Chateleraut, de Valence en Dauphiné ", et dans lequel nous avons trouvé la plupart de ces renseignements. Ajoutons qu'au milieu de ses prospérités et en dépit de l'éloignement, notre Valentinois se rappela toujours tellement sa ville natale, qu'ayant appris à Venise que les Pénitents de Valence se proposaient de restaurer leur chapelle, dans laquelle se trouvaient alors les reliques de sainte Galle, il écrivit au recteur de cette confrérie, le 11 septembre 1756, pour lui offrir de contribuer à cette restauration, en souvenir de ce qu'à la suite d'un acci{265}dent qui lui était arrivé pendant son enfance, sous le clocher de la cathédrale, on l'avait voué à cette sainte. Mais nous ne savons rien de plus.
#Et. civ. - Notes de MM. Champavier et Mellier. - Vie de Ste Galle, 72.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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