DIDERON (Laurent-Gaspard)
DIDERON (Laurent-Gaspard)), ecclésiastique, né à Valence, le 1er novembre 1760, fut reçu docteur en théologie en l'université de sa ville natale, le 16 février 1782 ; ordonné prêtre trois ans après, il fut d'abord vicaire à Etoile et, dès le 2 juillet de l'année suivante, curé de Saint-Vincent-lès-Charpey. Seize mois plus tard (18 novembre 1787), on le nommait chanoine théologal en l'église cathédrale de Valence ; mais, cette nomination ayant été annulée par le parlement de Grenoble, à la suite d'un long procès, il était encore curé de Saint-Vincent lorsqu'il accepta la Constitution civile du clergé, le 30 janvier 1791 ; ce qui lui valut d'être fait vicaire épiscopal, le 2 août suivant, mais ne l'empêcha pas d'être ensuite poursuivi parce qu'il refusait de prêter le serment de haine à la royauté. Il dut même se cacher pendant quelque temps, pour éviter la prison, peut-être pis, et si, grâce à quelque protection, il obtint quand même, un peu plus tard, la cure de Chatemerle, près Tain, il ne resta pas moins tellement mécontent de son sort, que le 20 pluviôse an II (8 février 1794), il " abdiqua " ses fonctions curiales et remit ses lettres de prêtrise au district de Romans, qui lui promit en échange un secours annuel de 800 livres.
Revenu ensuite au giron de l'Eglise, Dideron devint curé d'Alixan, le 10 octobre 1803, et, cinq ans après, curéarchiprêtre de Saint-Donat ; mais il ne cessa pas pour cela d'être suspect à ses collègues. Aussi, l'évêque Bécherel, qui le protégeait, étant décédé en 1815, les vicaires capitulaires qui prirent alors l'administration du diocèse le mirent aussitôt en demeure de se démettre de sa cure et, sur son refus, le suspendirent de ses fonctions. Seulement, le curé de Saint-Donat appela de cette sentence devant le Conseil d'Etat et, les passions politiques s'en mêlant, il s'ensuivit une lutte de plus de cinq ans, dans laquelle Dideron tint tête au gouvernement et à la magistrature, en même temps qu'à ses supérieurs ecclésiastiques, si bien que, de guerre lasse, le successeur de Mgr Bécherel le releva de toutes les censures et pénalités qu'il avait encourues, sous condition d'abandonner lui-même son recours au Conseil d'Etat ; ce qu'il fit, de telle sorte, qu'il fut curé de Saint-Donat jusqu'à sa mort, arrivée audit lieu le 6 avril 1834.
On a de cet ecclésiastique : I. Mémoire... contre les vicaires généraux du diocèse de Valence. Valence, Marc Aurel, s.d., in-4º de 30 pp.
II. Au Roi. Deuxième mémoire... Paris, s.d., ; in-4º de 56 pp., signé à la fin : " Buillet, avocat au Conseil d'Etat ", mais évidemment de Dideron lui-même.
III. Le Millénarisme ou le Monde régénéré selon la pure doctrine de saint Justin et de saint Irénée. Première édition. Grenoble, L. Viallet, 1830, {250}in-8º de xvi + 164 pp. + 2 feuillets.
#Bull. d'hist. ecclés., iv, 16. - L'Ami de la Religion du 2 févr. 1820. - Cognat, Vie de Mgr Devie, i, 123.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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