CORDOÜE (Louis-André-Jean-Raphael,)



CORDOÜE (Louis-André-Jean-Raphael, marquis de), homme politique, né à Dijon (Côte-d'Or), le 22 juin {213}1776, de Joseph-Gabriel, seigneur d'Aurons en Provence, et de Geneviève-Claudine Le Bault, s'établit à Tain, à la suite de son mariage avec Marie-Anne-Julie-Victorine-Caroline Jacquemet de Saint-Georges, au mois d'octobre 1799, et y est décédé le 1er décembre 1849. Devenu, après son mariage, maire de la petite commune de Margès, dont le château appartenait à la famille de sa femme, il fut nommé sous-préfet de Bar-sur-Seine (Aube) en 1812, et là se conduisit de telle sorte que ses administrés demandèrent son maintien au gouvernement de Louis XVIII, ce qui leur fut facilement accordé. Seulement, ayant abandonné ce poste pendant les Cent-Jours, il ne voulut pas y retourner ensuite, restant à Tain, où il devint alors colonel d'étatmajor des gardes nationales de la Drôme et président du collège électoral de Valence (1816). Quatre ans après, il était décoré, et c'est dans le même temps (1820) qu'il fut chargé de représenter l'arrondissement de ce nom à la Chambre des députés, où, bien que siégeant au centre droit, il vota plus d'une fois avec l'opposition. Réélu en 1827, il persévéra dans cette attitude, allant, le 18 février de cette année là, jusqu'à flétrir du haut de la tribune certaines pratiques du gouvernement dans les élections. Cela veut dire qu'il soutint le ministère Martignac, à qui il dut, d'ailleurs, d'être promu officier de la Légion d'honneur. Deux ans plus tard, le marquis de Cordoüe, qui avait été un des 221 signataires de l'adresse au roi, était élu député dans l'arrondissement de la Tour-du-Pin (Isère) ; mais il donna sa démission, le 7 août, estimant, ditil dans une lettre à ses commettants, qu'il a bien reçu " mandat d'accuser du crime de haute trahison les ministres signataires du rapport mensonger et des funestes ordonnances du 25 juillet ", mais ne croit pas avoir " celui d'opérer à lui seul des changements dans la Charte, de disposer de la couronne de France ". Il n'en accepta pas moins un siège à la Chambre des pairs en 1835, et cette acceptation ayant causé quelque surprise, il crut devoir s'en expliquer dans une longue lettre à ses anciens électeurs, que publia le Courrier de la Drôme du 29 septembre 1835, et dans laquelle il déclare être avant tout un défenseur des libertés publiques. A la Chambre des pairs, dont il fut un des membres les plus laborieux, le marquis de Cordoüe s'occupa du reste beaucoup plus d'affaires que de politique, et, rendu à la vie privée par la révolution qui renversa le gouvernement de Louis-Philippe, il accepta sans répugnance le nouveau régime, si bien que les habitants de Tain l'ayant ensuite élu maire, il les en remercia par une lettre en date du 14 août 1848, qui se termine ainsi : " Vive la République fraternelle qui toujours alors sera celle de l'ordre et de la liberté ! "
Une des filles du marquis de Cordoüe, religieuse sacramentine, à Marseille, née en 1822 et décédée en 1897, a donné lieu à l'écrit suivant : La T. R. mère Marie du Saint-Sacrement, née Mathilde de Cordoüe, Religieuse Sacramentine du Monastère de Marseille, 1822-1897. Marseille, 1897, in-8º. C'est la vie d'une sainte femme qui, bien que vivant dans le cloître, trouva moyen de faire quantité de bonnes œuvres dans le monde, allant jusqu'à transformer la plus grande partie de son couvent en ambulance, pour 100 de nos soldats blessés, pendant la désastreuse campagne de 1870-71.
#Et. civ. - Arm. du Dauph. - Diction. des Parlem. - Notes de famille. - Sem. Relig. de Marseille, xviii, 113. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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