CLANSAYES (Bertrand de)
CLANSAYES (Bertrand de)), évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux au xiiie siècle, appartenait à la branche de la grande famille Adhémar, qui posséda plus tard la seigneurie de Lombers en Albigeois et la baronnie de Montauban en Dauphiné. On croit même qu'il était fils de ce Lambert Adhémar qui fut déshérité par son père, pour l'avoir attaqué en 1190, dans le château de la Garde, et conséquemment l'oncle de cette Tiburge de Clansayes dont le sceau portait, en 1302, un écu parti de France et de Toulouse. D'abord prévôt de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, il était évêque de cette ville dès 1252, date à laquelle il unit le prieuré de la Palud à la prévôté de son église cathédrale, fit un accord avec le commandeur de Richerenches, touchant quelques biens et peut-être aussi acheta le manse de Corbelas et d'autres biens sis à Chamaret.
Dix-huit ans plus tard (1270), le sénéchal du Comtat-Venaissin, Guy de Valgrigneuse, l'ayant mis en demeure de ne plus faire frapper des monnaies imitées ou de " contrefaissons ", il excipa aussitôt des droits et privilèges accordés à son siège par plusieurs empereurs, dans le territoire compris entre le Rhône et l'Eygues - a Rhodano ad Egueriam, - et, dix ans après, une commission d'ecclésiastiques et de jurisconsultes, chargée d'examiner ses titres, reconnut qu'il avait droit de frapper toutes sortes de monnaies, notamment des pièces portant une croix d'un côté, et de l'autre une tour sans portail - cum suppresso portali.
{190}En 1272, ce prélat reçut l'hommage de Raymond de Baux, prince d'Orange, pour Suze-la-Rousse, Solérieu et Bauzon près de Bollène, et en 1274, celui de Lambert Adhémar, seigneur de Lombers, son frère, pour un sixième de la seigneurie de Chamaret, acquis de Bertrand de Châteauneuf. On voit ensuite qu'il termina un différend des religieux d'Aiguebelle avec le comte de Valentinois, au sujet de certains pâturages, et qu'il agit de même dans une querelle de l'évêque de Viviers avec son chapitre. Enfin, étant allé en pèlerinage à Jérusalem, vers 1285, les habitants de Saint-Paul-Trois-Châteaux profitèrent de son absence pour s'organiser en commune et piller ses biens ; mais l'évêque de Valence et de Die, Amédée de Roussillon, intervenant aussitôt avec ses troupes, remit toutes choses dans leur état primitif et punit les coupables. C'est le dernier renseignement que nous ayons sur ce prélat que la Gallia fait siéger de 1251 à 1288.
#Lacroix, L'Arr. de Mont., ii, 274, 278 ; vii, 354. - Chorier, Hist. gén., ii, 144, 159. - Ann. d'Aiguebelle, i, 183. - A. du Rivail, De Allobr., 439. - Boyer, Hist. de Saint-Paul.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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