CHARETON (Jean-Joseph)
CHARETON (Jean-Joseph{172} VEYE dit), officier général, né à Montélimar, le 8 juillet 1813, de Joseph et de Marie Fayolle, entra à l'Ecole polytechnique, le 1er novembre 1832, et, deux ans après, à l'Ecole d'application de Metz ; il venait d'être nommé lieutenant au 1er régiment du génie, lorsqu'il fut cité, pour sa belle conduite, dans le rapport du maréchal Valée sur le siège de Constantine (1837). Passé ensuite à l'état-major de son arme, il fut employé, six ans durant, à Antibes et au fort Ste-Marguerite, c'està-dire jusqu'en 1844, date à laquelle, étant capitaine depuis quatre ans, il retourna en Algérie, où il se conduisit encore de telle sorte, qu'on le décora en 1846, et qu'au moment de la Révovolution de février 1848, les habitants d'Alger voulurent en faire leur représentant à l'Assemblée nationale, à cause de sa fière attitude vis-à-vis de la démagogie en des jours de trouble. Seulement, il eut le bon esprit de décliner leurs offres, et, promu chef de bataillon, le 20 décembre 1853, c'est avec ce grade qu'il fit la campagne de Crimée, pendant laquelle il fut blessé deux fois devant Sébastopol, ce qui lui valut d'être cité derechef à l'ordre du jour et fait officier de la Légion d'honneur (16 juin 1855). Dix-huit ans plus tard, il était lieutenant-colonel et chef du génie à Lyon, poste qu'il échangea, le 31 mars 1862, contre celui de directeur des fortifications à Grenoble, étant alors colonel depuis quelques mois.
De Grenoble, le colonel Chareton passa au même titre à Toulon, et c'est de cette dernière ville qu'il alla commander le génie du 5e corps de l'armée du Rhin, le 16 juillet 1870. Six semaines après, il était prisonnier de guerre, et c'est à Wiesbaden, où il était interné, que les électeurs de la Drôme l'allèrent chercher, au mois de février 1871, pour en faire un de leurs députés à l'Assemblée nationale. Or, on peut se faire une idée de l'esprit qui inspira le député Chareton, par les lignes suivantes, qu'il voulut bien nous adresser peu de temps après sa rentrée en France : " Je suis, vous le savez, de ceux qui veulent reconstruire solidement le navire, fermer les voies d'eau qui ont occasionné le naufrage, avant de décider sous quel pavillon il devra naviguer dans l'avenir. Lui donner un pavillon et un gouvernail ne suffira pas, il faudra lui tracer la voie pour arriver sûrement au port de la liberté et de l'ordre. " Et de fait, tout en suivant la ligne politique de Thiers et faisant partie de la Gauche républicaine, Chareton s'occupa surtout, pour ne pas dire exclusivement, de la réorganisation de notre armée, tant à l'Assemblée nationale, dont il fut un des vice-présidents, qu'au Sénat, dont il fit partie, dès sa création, en qualité de membre inamovible. Car, c'est lui qui rapporta la loi sur le volontariat d'un an ; puis, celles sur l'organisation de l'armée, sur l'amélioration du sort des sous-officiers, sur l'organisation des commandements supérieurs de Paris et de Lyon, etc., etc. Quant à l'officier, promu général de brigade, le 20 avril 1871, et général de division, le 3 mai 1875, il fit partie dès le mois de juin 1871, du Comité des fortifications, dont il devint président peu de temps avant sa mort, et fut pendant six ans (1872-1877), inspecteur général de son arme. De plus, il faisait partie de la Commission de défense des côtes depuis deux mois et demi, lorsqu'il mourut à Paris, le 15 juin 1878. A ce moment-là, le général Chareton représentait depuis dix-sept ans le canton de Montélimar dans le Conseil général de la Drôme.
ICONOGRAPHIE. - Portrait grav. sur bois, buste de 3/4 à D., dans le Journal illustré du 30 juin 1878.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. Notice nécrologique sur le général de division Chareton. S.l.n.d., in-8º de 15 pp. (Extrait de l'Avenir militaire.)
II. Notice nécrologique sur le général de division Chareton... Paris, P. Mouillot, 1878. In-8º de 15 pp.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Projet motivé de réorganisation des forces militaires de la France. Paris, H. Plon, 1871. Grand in-18 de 492 pp.
II. Note sur une proposition de déclassement de nos routes departementales, faite au conseil général de la Drôme dans la session de 1868. Toulon, 1869, in-8º de 46 pp.
#Arch. Guerre. - Journ. de Montélimar, - Vapereau. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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