CHANCEL (Auguste-Napoléon-Cyprien)
CHANCEL (Auguste-Napoléon-Cyprien)), homme politique, né à Valence, le 13 septembre 1808, de Cyprien-Joseph-Augustin Chancel-Dusserre et de Marie-Honorée-Clotilde Bouvier, était étudiant à Paris, lorsqu'il fut arrêté et mis en prison, pour participation à l'émeute de la rue St-Denis, au mois de septembre 1827. Après la révolution de 1830, il fit de l'opposition au gouvernement de Louis-Philippe, fut un des organisateurs de la Société des Droits de l'Homme, et condamné une seconde fois, le 3 janvier 1834, à un mois de prison, par le tribunal de sa ville natale, pour outrage à un officier de gendarmerie, n'obtint au bout de quelques jours sa liberté sous caution, que pour prendre une part des plus actives à l'insurrection dont Grenoble fut le théâtre, au mois d'avril suivant. L'insurrection vaincue, il s'enfuit en Suisse, pour échapper à une condamnation à dix ans de prison que lui infligea la Chambre des Pairs, et de la Suisse, gagna la Lombardie où il se compromit aussitôt dans les complots de Garibaldi, ce qui lui valut d'être enfermé pendant quelque temps dans la forteresse de Pola (Istrie) ; après quoi il erra en Suisse, en Orient et en Savoie, jusqu'au 24 février 1848. Retourné alors à Paris, il se fit déléguer à la Commission des récompenses nationales, par le Gouvernement provisoire, puis se proposa aux électeurs de son département pour les représenter à l'Assemblée nationale, et, comme il n'obtint qu'un très petit nombre de voix, on le nomma en compensation commissaire dans ce département. Seulement, arrivé à Valence le 11 avril, il s'en fit expulser au bout de trois jours.
Transporté à Lambessa après le coup d'Etat de décembre 1851, N. Chancel y était depuis sept ans, lorsqu'il obtint du gouvernement impérial l'autorisation de rentrer en France pour y soutenir un procès scandaleux qu'il avait intenté à un de ses coreligionnaires politiques, l'ancien représentant Saint-Romme, à propos d'une somme de 2,000 francs que celui-ci avait versée en 1834, pour lui servir de caution, et qu'il lui réclamait avec intérêts des intérêts et du principal. Mieux que cela, ayant ensuite adressé une requête à l'Empereur pour obtenir le remboursement des 2,000 francs confisqués en 1834, il obtint non seulement cette somme, mais encore une pension sur la cassette impériale, avec laquelle l'ancien conspirateur se retira à Tournon, où il chercha, mais en vain, à se faire admettre dans la conférence de Saint-Vincent-de-Paul de cette ville. Il est décédé à Nice, le 26 novembre 1883.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Souscription destinée à faire les frais du procès intenté par les victimes de la charge de cavalerie du 19 décembre 1831, contre la police. Au rédacteur de " La Tribune ". Paris, le 28 décembre 1831, signé : Murat, Henri Cochenat, Chancel. Paris, imp. d'A. Mie, in-8º.
II. A l'opinion publique. Lettre de Napoléon Chancel contre M. Louis Vasseur. Montbrison, Bernard, 1er octobre 1839, in-12 de 24 pages.
III. Epître familière à un gendarme. S.l.n.d. (1834), in-8º de 2 ff.
{168}IV. Aux républicains de la Drôme. Paris, 25 mars 1848, in-4º de 2 pp. C'est une profession de foi.
V. Episode des attentats de la réaction. Protestation du citoyen Chancel, ex-commissaire du Gouvernement, incarcéré par les ennemis de la République. Paris, s.d. (1848), in-4º de 4 pp.
VI. A l'opinion publique. Ma répudiation de M. Charles Chancel, pour servir de démenti à un ex-ministre. Montpellier, Bœhm, 1855, in-8º de 16 pp.
VII. Félonie politique et usuraire. Mémoire à mes concitoyens contre M. Saint-Romme, ex-représentant de l'Isère... Aubenas, Cheynet, s.d., in-8º de 30 pp. Saint-Romme répondit en publiant : A mes juges et à mes concitoyens. S.l.n.d., mais à la fin, Grenoble, impr. de Maisonville, in-8º de 38 pp.
VIII. Je ne puis me taire ! ! ! Deuxième mémoire dédié à mes concitoyens. S.l., 1862, in-8º de xii + 120 pp., signé : Chancel, ex-capitaine de la légion Garibaldi. Ce mémoire eut pour réponse : A mes juges et à mes concitoyens. - Deuxième réponse à M. Chancel. S.l.n.d., mais Grenoble, Maisonville, in-8º de 19 pp.
IX. A mes concitoyens. Post-scriptum. Genève, Pfeffer et Puky, s.d., in-8º de 4 pages, signé à la fin : Napoléon Chancel, ex-capitaine de la légion de Garibaldi. Ces pages furent écrites à propos de la mort de Saint-Romme.
#Et. civ. - Ses écrits.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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