CHAMPAVIER (Joseph-Victor-Fortuné)
CHAMPAVIER (Joseph-Victor-Fortuné)), ecclésiastique, né à Saint-Jean-en-Royans, en 1794, et décédé à Saint-Laurent-en-Royans, le 28 septembre 1874, fut ordonné prêtre à 23 ans et demi, s'adonna d'abord à la prédication, sous la direction de l'abbé Bellier, un des grands missionnaires de l'époque, puis devint professeur au collège-séminaire de Valence. Placé ensuite à la tête du collège municipal de Montélimar (1826), il donna à cet établissement un essor qu'il n'a pas eu depuis, et dut à cela d'être appelé, en 1838, à diriger le prytanée de Ménars (Loir-et-Cher), fondé par le prince Joseph de Chimay, qui prit également de l'essor sous sa direction. Seulement, comme il ne joignait pas à tout un ensemble de brillantes qualités, celle d'être administrateur, l'abbé Champavier dut abandonner au bout de quelque temps cette situation pour devenir curé d'Oriol, village à quelques kilomètres de son bourg natal, qu'il dota bientôt d'une église et d'un presbytère ; et là, comme les occupations ordinaires d'un curé de campagne ne suffisaient pas à sa dévorante activité, il se fit élire conseiller d'arrondissement, puis conseiller général et posa même, en 1848, sa candidature à la représentation nationale. Or, les services que l'abbé Champavier rendit au canton de Saint-Jean-en-Royans, pendant qu'il le représenta au Conseil général de la Drôme, ne sauraient être énumérés ici ; contentons-nous de dire qu'il contribua dans une large mesure à la construction de la route dite des Goulets, qui met le Vercors en communication avec le Royans et qui est un des plus beaux travaux du temps. Transféré de la cure d'Oriol à celle de Saint-Laurent-en-Royans, en 1856, c'est-à-dire peu de temps après le renouvellement de son mandat de conseiller général, il semblait devoir siéger pendant longtemps encore dans cette assemblée départementale, lorsqu'un malheureux événement le fit renoncer à la vie publique. Accusé de subornation de témoins, parce qu'il avait cherché à atténuer la culpabilité d'un de ses paroissiens, il fut poursuivi avec la dernière rigueur et traduit devant la Cour d'assises. Celle-ci l'acquitta et ses paroissiens lui firent, à son retour chez eux, une réception qui dut être bien consolante pour lui, car ils furent jusqu'à dételer les chevaux de la voiture qui l'amenait, pour la traîner eux-mêmes jusqu'à la porte de l'église, où le vieux curé, brisé par l'émotion, ne put que leur dire une parole des plus évangéliques : " Mes enfants, aimezvous toujours les uns les autres. " Mais il ne se renferma pas moins, dès lors, dans l'exercice du ministère pastoral, ne s'en distrayant que pour fonder dans sa paroisse un établissement pour les sourds-muets, qui est maintenant en pleine prospérité.
Cet ecclésiastique était chanoine honoraire de Blois et de deux autres diocèses.
#Fillet : Hist. relig. de Saint-Laurent-en-Royans. - Notes div.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
CHAMIER (Daniel) 1.htm <-- Retour à l'index --> CHAMPIONNET (Jean-Etienne).htm