CASTELLANE (Jean-Antoine de)
CASTELLANE (Jean-Antoine de)), dernier évêque de Lavaur, né à Saint-Paul-Trois-Châteaux, le 18 mars 1732, était arrière petit-fils de Scipion de Castellane, seigneur de Noveysan, et le fils puîné d'Esprit-Jean et de Catherine Mellet de Tribon. Son père s'étant établi à Saint-Paul-Trois-Châteaux à la suite de son mariage, en 1716, on peut juger de la popularité dont sa famille jouissait dans cette ville par ce fait, qu'à la nouvelle de la nomination de celui qui nous occupe à l'évêché de Lavaur, les consuls ordonnèrent des réjouissances publiques, " M. l'abbé de Castellane étant aussi distingué par son mérite que par sa naissance. " Nommé le 4 novembre 1770, au lieu et place de Jean-de-Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé, transféré à l'archevêché d'Aix, il fut sacré à Paris, le 7 juillet 1771, et son entrée dans sa ville épiscopale, le 14 septembre suivant, offrit cette particularité qu'il fut complimenté par le prieur des Pénitents-Blancs à la tête de sa confrérie, dont une quarantaine de membres étaient à cheval, les autres faisant, à pied, des exercices militaires. Mais ce qu'il importe de remarquer surtout, c'est que le nouveau prélat s'occupa beaucoup de son diocèse, sous tous les rapports. Aussi obtint-il en 1774 des Etats du Languedoc une subvention de 1,000 livres pour le collège de Sorrèze ; et, quatre ans plus tard, en un temps de grande misère, il se signala par sa charité. Car, indépendamment de ce que d'abondantes distributions de vivres furent alors faites par ses soins, chaque dimanche, il fit faire de grands travaux d'utilité publique pour occuper les pauvres, par exemple : achever les routes d'Ambres et de Raucel à Lavaur et transformer de la manière la plus heureuse le quartier de cette dernière ville appelé le Plot. Il avait, du reste, en vue, tout un ensemble d'embellissements pour Lavaur, dont le plan fut dressé par l'inspecteur des travaux du diocèse ; ajoutons que c'est à son influence que cette ville est redevable d'un magnifique pont sur l'Agout dont la construction ne dura pas moins de treize ans (1773-1786) et coûta 340,000 livres.
Un autre fait se rattachant à l'épiscopat de Jean-Antoine de Castellane {153}est l'introduction des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul dans l'hôpital de Lavaur (1782), établissement pour lequel il fit, en 1787, de nouveaux règlements.
Ayant été des premiers à émigrer, ce prélat se réfugia à Florence pendant la Révolution et l'on croit même qu'il décéda dans cette ville, en 1801 ; on raconte aussi, qu'ayant repris le chemin de la France après l'amnistie du 6 floréal an X, il mourut de saisissement en mettant le pied sur le sol de la patrie, qu'il ne croyait plus revoir.
#Arch. de Saint-Paul-Trois-Châteaux, BB, 18, et GG, 9. - Lacroix, L'Arr. de Montélimar, vii, 439. - Notes du marquis de Boisgelin et de M. Vidal, de Lavaur. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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